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mercredi 17 septembre 2025

Mercredi 17 septembre après-midi - SAINT-THIBAULT

 

Visite commentée de 

l'église prieurale Saint-Thibault

15 heures par la guide et présidente 

de l'association "les amis de saint Thibault"

Situé dans l'Auxois, à proximité de Vitteaux et sur le territoire de la commune du même nom, le prieuré (ou église abbatiale) de Saint-Thibault fut un témoignage du développement monastique en Bourgogne durant les XIe-XVIIIe siècles.

Une église bien énigmatique avec un choeur élancé de cathédrale gothique. A l'intérieur, la blancheur de la pierre ciselée et la luminosité issue des hautes fenêtres lancéolées tranchent sur les sombres boiseries du XVIIIe s. qui habillent la nef. Le retable d'autel en bois sculpté polychromé (XIVe s.) racontant la vie de saint Thibault, la richesse de la décoration du portail nord et la préciosité de la chapelle Saint-Gilles, écrin de la châsse de saint Thibault sont aussi remarquables.
Son histoire
Cette église prieuré trouve son origine au début du XIe siècle avec la création par des religieux de l'Abbaye de Rigaud-en-Mâconnais d'un établissement dédié à Notre Dame dans le village alors dénommé Fontaine.
Le seigneur de la région Guy de Thil (photo : le gisant probable de Guy de Thil) dota suffisamment ces religieux pour qu'à la fin du XIIe siècle ils agrandissent le prieuré et lui adjoignent une église.
Son essor décline au XIVe siècle, du fait des difficultés financières de l'abbaye mère et des troubles de la guerre de Cent Ans.
Les pèlerins s'en détournent au profit d'un autre sanctuaire plus sur et plus accessible, dédié lui aussi à Saint Thibault : Saint Thibault des Bois dans le diocèse d'Auxerre.
Au XVe siècle, il n'y a aucune trace de donation.
Puis, à partir de 1540, le prieuré est déserté et l'église sert pour le service paroissial (les anglais ont brulé l'église du village lors de la guerre de cent ans).
La décadence s'accélère avec l'instauration de la commende au XVIe siècle, qui détourne les ressources du prieuré. En 1616, des réparations sont nécessaires. Des réparations sont faites en 1682. Puis un orage détruit la charpente et les vitraux du chœur en 1701. En 1712, une partie de la nef s'écroule ne laissant couverts que le chœur et le sanctuaire. En 1723, on commence à entreprendre la restauration de l'église sous la direction de Charles Élie Le Jolivet, architecte et voyer de Dijon, grâce aux résultats d'une loterie. Un incendie se déclare en 1728, l'effondrement d'une autre partie de la nef en 1734. Finalement, en 1736, le clocher s'effondre. Jolivet propose alors de démolir le prieuré et d'en reconstruire un nouveau.
C'est le prieur de l'époque, Charles-François Piget, qui refuse de démolir et souhaite garder les anciennes parties subsistantes. Un autre architecte est alors choisi : Jean-Baptiste Caristie, de Saulieu. Le devis des travaux est présenté en 1748 à l'intendant de Bourgogne qui l'accepte en 1750. Le premier acompte est payé en 1752. Il conserve le chœur, la chapelle Saint-Gilles sur le bras nord du transept, le portail et reconstruit la nef ainsi que le clocher sur la gauche de la façade, plus petit que le précédent; c'est ainsi qu'on peut observer aujourd'hui une église à la silhouette curieuse (visible de loin aux alentours) dont le chœur est plus haut que le clocher.
Remarqué par Prosper Mérimée, le prieuré est classé Monument Historique dès 1840. Il fait l'objet d'une restauration en 1844 par Eugène Viollet-le-Duc. Les travaux sont faits entre 1848 et 1850.
Une nouvelle restauration de l'église a eu lieu de 2010 à 2013, l'extérieur du chœur et la toiture ont été refaits et les murs nettoyés.

Viollet-le-Duc
De 1845 à 1849, Viollet-le-Duc démolit le clocher et le reconstruit en contrefort du portail. Il "enjolive" l'édifice en couronnant de gargouilles et de pinacles la chapelle.
Il habille la nef de boiseries Louis XV.
Plus récemment, de 2010 à 2012 est entreprise une importante campagne de rénovation extérieure.

Insolite : un grand choeur pour un petit clocher :
Haut de 27 m, le chœur gothique de la fin du XIIIe siècle, est exceptionnel. Il témoigne de l'importance du prieuré et de la dévotion à Saint-Thibault dans ce petit village qui porte son nom.
A la différence du clocher et malgré son audace architecturale, il a résisté à l'épreuve du temps.
Le clocher, lui s'est effondré. Reconstruit à une époque beaucoup moins faste... il s'est contente de dimensions beaucoup plus modestes conférant à l'ensemble une silhouette déséquilibrée qui fait un monument exceptionnel !
Source : belleseglises.com







La chapelle Saint-Gilles (plus en avant sur la photo), du XIII ème siècle, offre un chevet à pans coupés épaulés par de hauts contreforts. Les pinacles et les gargouilles sont des ajouts de la restauration du XIX ème siècle. Chaque travée est éclairée par une baie élancée à deux lancettes tréflées ajourées d’un ou de trois oculus trifoliés. (Lieux sacrés)
La chapelle jouxte le chœur de la fin du XIII ème et du début du XIV ème siècle, dont il ne subsiste que le chevet à 5 pans et la travée de droite.(Lieux sacrés)
Les gargouilles... témoignent ici du passage au XIXe siècle d'Eugène Viollet-Le-Duc...
Source : belleseglises.com


L'église comporte sur le côté nord un remarquable portail du XIIIe siècle, avec une statue de saint Thibaut en son centre, revêtu d'habits sacerdotaux, surmontée de scènes de la vie de la Vierge (Dormition, Assomption, Couronnement).
Source : belleseglises.com


Les quatre statues qui l'encadrent sont identifiées comme étant des représentations de l'adolescent Thibault, de son mentor Gauthier, et (photo) de sa mère Willa et de son arrière-grand-oncle Thibault, archevêque de Vienne (957-1101), qui prophétisa très à l'avance la naissance du saint (lecture de droite à gauche).
Les niches du bas, dégradées, ont pu représenter au XIIIe siècle et suivants la famille ducale de Bourgogne qui lança et appuya la construction de la nouvelle priorale, dédiée à saint Thibault, l'actuelle, c'est-à-dire les ducs Hugues IV et Robert II et leurs épouses respectives Béatrice de Champagne et Agnès de France.
Source : belleseglises.com










Le chœur, datant de la fin du XIIIe siècle, est un chef d'œuvre de lumière de style gothique avec quatre élévations décorées de fines colonnettes.
Source : belleseglises.com

Vierge à l'enfant du XIV ème siècle





Les boiseries sont du XVIII ème siècle. Elles entouraient jusqu'en 1844 le choeur de l'église de Semur

LA NEF : Beaucoup plus petite que la nef originale, elle fut reconstruite au XVIIIème siècle.
Le pourtour de la nef a été orné en 1844 de magnifiques boiseries Louis XV provenant du chœur de la collégiale de Semur en Auxois.
Au-dessus de l'autel à droite de la nef, Vierge à l'oiseau en bois polychrome du XIVème siècle.
A gauche de la nef, l'autel Sainte Anne restauré en 2013 grâce aux dons fait à l'association "Les Amis de Saint-Thibault-en-Auxois".




Grand Christ en croix du XV ème siècle




Un enfeu du chœur abrite le tombeau d’un personnage considéré traditionnellement comme étant celui d’un fondateur du prieuré, un seigneur de Saint-Beury, peut-être Guy de Thil qui fit une donation en 1190. Dans l’enfeu, une peinture présente deux scènes des funérailles. Elle pourrait être datée du XIVe siècle.(Lieux sacrés)
Source : belleseglises.com

Vierge à l'Enfant du XVe siècle

Statues du XV ème siècle


L'autel est surmonté d'un extraordinaire retable en bois du XIVe siècle consacré à Saint Thibault.
Source : belleseglises.com
La guide et présidente de l'association des "Amis de Saint Thibault" nous décrit avec beaucoup de détail toutes ces sculptures dans le bois du retable. La vie de saint Thibaut est représentée, de gauche à droite, en commençant par le retable du bas.
Colombe eucharistique du XVI ème siècle


Dans le maître autel, retable et contre-retable du XIVème siècle en bois polychromé qui relate la vie de saint Thibault (à lire de gauche à droite en commençant par le retable du bas). Né vers 1030 à Provins dans la famille des Comtes de Champagne qu'il quitte très jeune (vers 17 ans), il renonça au titre de chevalier pour partir vivre en ermite avec son ami Gautier à travers l'Europe. Installé au Luxembourg, puis en Allemagne, il a fabriqué du charbon de bois (c'est pourquoi il est considéré comme le saint-patron des charbonniers). Après un pèlerinage à Compostelle, puis à Rome, il termine sa vie en Italie. Il mourut épuisé par une vie de privations et de maladies en 1066 près de Vincence (Badia-Polesine) en Italie du nord.
Source : document présent dans l'église "Les Amis de saint Thibault"








A gauche de l'autel, une plaque se soulève, ce sont les fonts baptismaux


La chapelle Saint-Gilles, autre chef-d'œuvre du XIIIe siècle , abrite une grande châsse de saint Thibaut du XIVe siècle, qui a notamment connu les dévotions de la reine Jeanne, épouse de Jean le Bon, et de la duchesse de Bourgogne Marguerite.
La châsse en bois fut inventorié en 1667 : elle contenait deux côtes de saint Thibaut enveloppées dans du taffetas blanc et enchâssées dans un reliquaire de cuivre doré. (source sanctuaire.aibll.fr)
Source : belleseglises.com






Porte de la chapelle saint Gilles