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jeudi 8 août 2024

Jeudi 8.08.24 - ERNY-SAINT-JULIEN.

 Jeudi 8 août 2024 - ERNY-SAINT-JULIEN 

- Découverte du village les 4 et 6 août. 

- Randonnée avec Françoise et Jean-François le jeudi 8 août.



LA RANDONNEE A ERNY-SAINT-JULIEN

avec Françoise et Jean-François le jeudi 8 août

La commune d'Erny-Saint-Julien est membre de la CAPSO, Communauté d'Agglomération du Pays de Saint Omer. En 2021, 335 habitants.

La balade proposée ce jour nous  offre de beaux points de vue sur la campagne environnante, nous avons marché exclusivement sur la commune d'Erny-Saint-Julien sur des sentiers herbeux ou des chemins des champs presque complètement, pratiquement pas de bitume c'est idéal ! Parcours de 11.5 km pouvant avoir 2 versions courtes : 7 km et 9 km.

Un très beau parcours où alternent les vues sur les champs, les bois, la rivière La Laquette, en empruntant des chemins de terre ou herbeux pour baigner dans des lieux empreints de sérénité...

Rendez-vous pour le départ : le parking de la salle des fêtes d'Erny-Saint-Julien.




Le bois des sorcières (sorcelles en patois).
Selon un ancien du village, autrefois un hôpital existait à Erny, il se situait selon lui non loin de ce bois des sorcières. 
Voir plus bas dans l'article "La découverte d'Erny-Saint-Julien" ce qui est rapporté au sujet de cet hôpital extrait du livre d'André Duwez intitulé "Erny Saint Julien, à la recherche du temps passé"

Face à nous ce chemin, nous ne l'empruntons pas, nous tournons à droite et empruntons le chemin des Creuses.

Le chemin des Creuses.


A droite ce chemin se dirige vers la rue de l'Eau des Cagnes 

Le chemin vers la rue de l'Eau des Cagnes (cagne : mot patois qui signifie chaîne ou chêne)

La Laquette, elle est vraiment peu profonde, nous sommes non loin de sa source au hameau de Groeuppe (Commune de Bomy). 
Une passerelle en bois nous permet de franchir La Laquette à pieds secs !

La Laquette, elle est vraiment peu profonde, nous sommes non loin de sa source au hameau de Groeuppe (Commune de Bomy). La Laquette prend sa source au hameau de Groeuppe (Commune de Bomy) et se jette dans la Lys (qui prend sa source à Lisbourg) à Aire-sur-la-Lys au niveau du Centre Hospitalier et plus précisément au niveau de la résidence des bateliers.
Le dernier hiver, La Laquette tout comme la Lys ont fait parler d'elles !



Après avoir emprunté une petite distance sur la départementale 130, nous reprenons un chemin de champs. La photo est floue, désolée je n'en ai pas d'autre, pas facile de faire des photos avec le soleil !

Nous ne prenons ni à gauche (vers Delettes), ni tout droit (vers Thérouanne).
Nous empruntons le chemin vers le village d'Erny Saint Julien vers le lieu-dit "la Prébende"

Quelques fleurs de rosier rugueux, églantier.
Ses cynorrhodons comestibles sont très riches en vitamine C (1 cuillère à café de pulpe de cynorrhodons contient autant de vitamine C que 5 oranges). Les pétales ou les cynorrhodons sont parfois utilisés pour faire des confitures ou des gelées.

Derrière le bois au centre, le village d'Enguinegatte (commune associée d'Enquin-les-Guinegatte actuellement). Au premier plan, un champ de beaux choux !
Selon Jean-Marc ce bois est appelé le Coupe-Gorge, il a été le témoin de la bataille de Guinegatte "Journée des éperons"
Trois grandes batailles ont eu lieu à Enguinegatte :
  • la bataille des démanchés en 1479 parce que les anglais sont montés à l'attaque les bras découverts, par provocation, les français ayant menacé de couper les mains des prisonniers.
  • la bataille des éperons en 1513, qui rappelle que les français ont davantage frappé les éperons de leurs chevaux pour fuir qu'utiliser leurs épées pour faire face à leur adversaire. Plus de 12 000 hommes restèrent sur le champ de bataille. Le Chevalier Bayard y a été fait prisonnier par les anglais et a été emmené à Londres.
  • la bataille des sacquelets, en 1537, appelée de cette façon parce qu'une partie des troupes françaises sont allées ravitailler Thérouanne en nourriture et en sacquelets; en revenant ils ont attaqué les anglais qui les ont finalement vaincus.

La moisson se termine, il ne reste plus que les balles rondes...



Après la belle descente du chemin du Calvaire, nous empruntons un chemin qui domine le bois d'Erny.

Vers le centre du village d'Erny-Saint-Julien.
Parcours de 7 km.
Je fais le choix d'emprunter le chemin qui domine le bois d'Erny.
Beau panorama sur le centre du village après un dénivelé positif.






Nous redescendons vers la Laquette


Voilà la Laquette plus fournie en eau qu'en début de parcours sur le chemin des Creuses ! Et le sentier se termine par le chemin de la Laquette. J'aurais dû apercevoir le Moulin de Maître François...

J'entends dire qu'il y a encore deux grimpettes, la douleur aux pieds m'incite à quitter le groupe après avoir averti le guide. Dans le même temps, je pourrai repérer le chemin du moulin.

Une petite chapelle négligée...à l'angle du chemin qui me semble être le chemin du moulin. Je testerai un de ces jours....

Le chemin vers le Moulin de Maître François ?

La rue de Basse Boulogne



La mairie, rue Basse.

L'église Saint Julien

Le monument aux morts


Le calvaire a été offert autrefois par le syndicat agricole du village.

L'ancienne école d'Erny-Saint-Julien. Puis le parking de la alle des fêtes

Voici la vidéo de la randonnée, il vous suffit d'ouvrir le lien :



LA DECOUVERTE D'ERNY-SAINT-JULIEN

Les 4 et 6 août


Le patrimoine religieux et commémoratif, les natifs de la commune décorés de la Légion d'Honneur, découvrez en ouvrant le lien : Patrimoine

Auguste-Florent CAPPE de BAILLON : Auguste CAPPE de BAILLON

Une vue du village autrefois vers 1620 (album de Croÿ). On aperçoit l'ancienne église, le château féodal près duquel se situait le moulin à eau (secteur de la rue du moulin, la motte féodale a été arasée...)
Photo : collection de Mr l'abbé Guy Molin

Le château actuel.
J'ai connu Mr et Mme Yves CAPPE de BAILLON qui habitaient le château d'Erny-Saint-Julien.
Mr Cappe de Baillon est décédé en 1998.
Le château actuel intégra, lors de sa construction vers 1882, commandée par Mr Auguste Cappe de Baillon : après que ne fut réalisé le détournement de la rivière, une première résidence rustique ou pavillon de chasse. Cette dernière n'existait pas, lors du relevé effectué pour le plan de 1830; elle fut édifiée quelques années plus tard entre, 1850 et 1860.
Corps d'habitation simple, construit de briques, de bois et couvert de paille : il faut à ce propos faire remarquer, que cette technique de couverture était encore très pratiquée, en cette deuxième moitié du XIX ème siècle. Ce pavillon à l'origine comprenait tout de même trois niveaux, modifié et embelli, il est actuellement fondu, dans la demeure que nous connaissons aujourd'hui.
Sans vouloir nous étendre davantage sur un domaine privé, il convenait cependant de le mentionner. Ne pas en parler, oublier que son implantation, son agrandissement furent précédés des travaux déjà évoqués : le détournement de la rivière, aurait été inexcusable...!
Puis la vie s'organisa autour de ce nouveau domaine, un parc fut dessiné. planté, clôturé, etc...
Extrait du livre de Mr André Duwez.

L'emplacement du château actuel marqué d'un point sur le plan.
La Laquette son ancien tracé et le nouveau tracé de part et d'autre de l'emplacement du château actuel.


Les seigneurs d'Erny-Saint-Julien :



Ce village était l'une des sept châtellenies du Comté de Saint pol dès le XII ème siècle, il avait un château fort que les français détruisirent en 1638 après avoir levé le siège de Saint Omer.
En 1217, Baudoin d'Erny est un des 12 pairs de l'évêque de Thérouanne.
Autrefois, il y avait à Erny-Saint-Julien un château féodal

Le château féodal.
Réflexions sur la Motte Féodale :
Ce château de pierres a dû exister courant XII ème siècle, il y avait au moins deux bonnes raisons à cela :
1°) en 1156, Thérouanne devint Régale du roi de France, 
2°) dès le XII ème siècle, le village est cité pour être une des 7 châtellenies du comté de Saint-Pol.
Nous savons d'autre part, que le comte Hugues V ème fit bâtir vers 1240, de nouvelles murailles au château de Saint-Pol, il est plus que probable, qu'il ordonna les mêmes réfections pour les points fortifiés de son domaine. Si bien que celui d'Erny, utile à cette époque, beaucoup moins par la suite, garda son aspect austère de ces premiers temps de la féodalité, jusqu'au début du XVII ème siècle, silhouette que nous connaissons, grâce au dessin déjà cité.
Ceci étant dit, je peux maintenant, rappeler le descriptif de ce fantôme de pierres. Le donjon ou tour carrée se trouvait côté Est et comprenait probablement 4 niveaux : des fenêtres pour les niveaux supérieurs sont représentées. Ces deux étages étaient précédés, au niveau inférieur d'une salle d'armes, elle-même située au-dessus du rez-de-chaussée à vocation de sous-sol.
A cette tour était accolé vers le Nord, un autre bâtiment à deux niveaux. De son niveau supérieur, on accédait à la salle d'armes par une passerelle volante, escamotable. Dans le prolongement de ce corps annexe, se trouvait un local servant de remise ou d'écurie, puis on avait la tour porte, modeste cependant. De la remise, on accédait par un escalier, au-dessus du passage d'entrée. Pour celui-ci, un lourd portail à deux battants, qu'en cas de nécessité on pouvait bloquer par des traverses, afin d'en augmenter la résistance. Un pont mobile, manœuvré par chaînes, flèches et contrepoids desservait ce point fortifié.
Extrait du livre de Mr André Duwez.

Voici une photo de dalles provenant de ce château féodal ou de l'ancienne église  (Collection de l'abbé Guy Molin)

LES EGLISES d'ERNY SAINT JULIEN

L'ancienne Eglise

L'église primitive de l'époque romane, n'était guère qu'une chapelle que l'on a agrandi à deux reprises principalement au XV ème siècle, en y élevant le bâtiment qui, complétant l'église, devint la nef. L'accès de l'église se faisait par un porche latéral accolé au flanc sud de la nef élevé en même temps qu'elle et qui paraissait avoir été soigné dans son exécution. Toutes les parties de l'édifice étaient dans un état de complet de délabrement, il était impossible d'envisager une restauration et d'ailleurs l'église était devenue trop petite. Monsieur le Curé prit le parti de la reconstruire en totalité, aidé en cela par la famille Cappe de Baillon, qui lui promit de participer pour une somme de 10000 francs. Il fit faire un projet estimé à près de 28000 francs, qui furent couverts par le don ci-dessus, les votes de la Fabrique, du Conseil Municipal et une subvention de l'Etat. En creusant pour asseoir les fondations de la nouvelle église, on mit à jour les vestiges d'une construction Gallo-Romaine importante, détruite par le feu, ces restes s'étendaient non seulement sous l'église ancienne, mais aussi sous tout le cimetière, les rues et quelques maisons avoisinantes. Parmi les objets recueillis se trouvaient principalement un chapiteau composite, des bases de colonnes, des fûts imbriqués, des portions d'entablement, sous la fondation romane du chevet un gond de bronze était encore scellé dans un grès.

Extrait du livre de Mr André Duwez.

L'église saint Julien actuelle est de style néo-roman, elle fut construite vers 1870-1875. Plusieurs époques : XV éme, XVII ème et XIX ème siècles. Il y a des traces du bâtiment ancien roman. Le chœur de l'église est l'ancienne chapelle. L'église a connu des reconstructions au XV ème et en fin du XVII ème siècle.

Quelques photos de l'église et de son environnement :
















Il y a des statues classées dans cette église : 

- Saint Julien, bois taillé, 16ème siècle :

Découvrez ou redécouvrez La légende de saint Julien de Brioude

Saint Julien de Brioude.

Saint Julien l'Hospitalier.
C'est probablement cette statue qui date du 16ème siècle.

- Saint Jean-Baptiste, bois taillé, 16ème siècle :

Saint Jean-Baptiste.
Jean-Baptiste est le fils de Zacharie et d’Elisabeth, cousine de Marie. Il naît 6 mois avant le Christ. Il vit en ermite dans le désert, prêchant la conversion et baptisant dans le Jourdain. Jésus se présente à lui pour être baptisé. Jean-Baptiste meurt peu après, décapité sur l’ordre d’Hérode, pour lui avoir reproché sa conduite. Hérode vivait en effet avec Hérodiade, la femme de son propre frère. 
Saint Jean-Baptiste est représenté en ermite, vêtu de peaux de bêtes. Ses attributs sont la croix, et l’agneau, à cause de la phrase qu’il prononça lorsqu’il vit Jésus : « Voici l’agneau de Dieu ». 

- Sainte Barbe, bois taillé, 16 ème siècle :

Découvrez ou redécouvrez La légende de sainte Barbe






-  Statue de la vierge à l'enfant, bois taillé peint polychrome, 18 ème siècle
-  Statue de la vierge à l'enfant, bois taillé, 16 ème siècle





C'est probablement cette statue qui date du 16ème siècle.

- Statue du Christ en croix, bois taillé peint, 1ère moitié du 15ème siècle :

Le Christ en croix

Le christ en croix de l'église est sûrement, l'ensemble le plus ancien de la commune.
Christ en bois hauteur 1,2m.
A l'observation de cette sculpture, se dégage au moins quatre remarques :
- le christ n'a pas de couronne d'épines,
- le christ a les cheveux coiffés en bandeaux,
- le christ porte la jupe longue, austère à plis droits, sans mouvement de flou pour en atténuer la sévérité,
- le christ a les deux pieds cloués ensemble.
Après une étude comparative de l'art de la sculpture, on constate que les représentations des XI et Xll èmes siècles se distinguent par l'absence de couronne d'épines, par les cheveux coiffés en bandeaux, par la longue jupe et par les pieds cloués séparément. Les représentations du XIII ème siècle se distinguent par l'absence de couronne d'épines, par les cheveux coiffés en bandeaux, par la longue jupe (style ci-dessus), et par les pieds cloués ensemble. Les représentations de la fin XIV ème - début XV ème siècles se distinguent par la couronne d'épines, pour les cheveux: plusieurs styles, par l'absence de la jupe remplacée par un bandeau cache sexe, dégageant plus ou moins une impression de flou.
Donc pour la reproduction qui nous intéresse, tenant compte des observations ci-dessus, nous sommes en droit de penser, qu'il s'agit d'une sculpture réalisée fin XIIl ème siècle ou début XIV ème siècle.
Qui aurait pu offrir pareille sculpture et pour quelle raison.....!
En 1278, l'évêque de Thérouanne Henri, vidime et confirme toutes les donations faites autrefois à l'église d'Erny par le chevalier Hugues seigneur d'Erny, au moment de son départ pour la terre sainte.
Ce seigneur a probablement alors, accompagné son suzerain Guy III comte de St Pol parti en croisade en 1276.
Dans ce cas, quoi de plus naturel pour le comte et le seigneur, de commander des travaux pour agrandir la simple chapelle d'alors en y construisant la partie supplémentaire et de l'enrichir avec ce christ en croix....!
On précise encore pour cette époque, que le comte fit avec sa femme de pieuses fondations et qu'il commanda des améliorations pour l'hôpital de St Pol.
Extrait du livre "Trésors des églises de l'arrondissement de Saint-Omer" Musée Sandelin de Saint-Omer.
Autres statues présentes :







Saint Julien de Brioude.                                   

Saint Julien l'Hospitalier







Le Saint Patron et la Fontaine Saint Julien
Julien de Brioude et d'Auvergne (Saint), soldat officier romain martyrisé au début du IV ème siècle à Vienne en Dauphiné.
Il fut l'un des saints les plus vénérés en Gaule.
Julien de Brioude, saint soldat romain : décollation en 304 près de Brioude (selon Grégoire de Tours), fête le 28 Août; martyrisé lors des persécutions chrétiennes, ordonnées par l'empereur Romain Dioclétien, à partir de 303.
Julien l'Hospitalier (Saint), pour lui, 2 versions sensiblement différentes sont données.....
Personnage légendaire du XIII ème siècle, dont l'histoire vulgarisée inspira l'un des trois contes de Flaubert (1877). Julien, chasseur forcené, reçoit d'un cerf la prédiction qu'il tuera son père et sa mère. Il fuit son pays, mais un jour tue ses parents par méprise.
1°) En expiation, il se fait passeur au bord d'un fleuve : le Christ sous l'apparence d'un lépreux lui apporte son pardon.....!
2°) En expiation, il aurait fondé un hôpital dans un lieu retiré patron des bateliers, des voyageurs et des aubergistes.....!
L'église d'Erny, tout d'abord placée sous la protection de la vierge Marie, (suivant d'anciens manuscrits), fut ensuite dédiée à Saint Julien, vers les XII à XIII èmes siècles.
Saint Julien, nous rapporte l'abbé Deroux, était le fils d'un seigneur du Poitou soldat officier dans l'armée Romaine, ami du tribun Ferréol, tous deux convertis à la religion chrétienne. Pendant quelques temps, Julien et Ferréol suivirent en secret les maximes de l'évangile, mais trahis par Crispin, Julien sur le conseil de son ami, voulant encore servir la cause qu'il avait embrassée, se réfugia quelques temps dans la région de Vienne.
Mais un jour, lassé de se cacher, ayant appris que les persécuteurs le recherchaient, il alla à leur rencontre pour se livrer: vous cherchez Julien, leur dit-il, me voici.....! Martyrisé, avec d'autant plus de férocité sans doute parce qu'il était officier de légion Romaine, il fut ensuite égorgé ou décapité.
Donc, d'après l'histoire attachée à ce culte vers les Xll ème siècle, un homme malheureux dans son corps couvert de plaies, cherchait à apaiser la violence du mal qui le tenaillait avec l'eau de la rivière. Soudain à peu de distance de celle-ci, apparaît un jeune homme enveloppé de lumière, à ses pieds jaillit une source......! Prenant la parole, il dit : je suis Julien de Brioude, lave-toi avec cette eau et sois guéri.
Les eaux de cette fontaine, rapporte-t-on encore, avaient la propriété de guérir les plaies, les clous (furoncles), comme le reconnaissaient les nombreux pèlerins venant y puiser de l'eau et prier Saint Julien. La dévotion à St Julien, se perpétuait encore au milieu du XVII ème siècle.
L'abbé Deroux, nous indique à ce sujet, que des Espagnols en déroute battus à Béthune, pillèrent en 1640 le village et brûlèrent les registres : avec eux disparurent les témoignages concernant les miracles attribués à la Fontaine St Julien. Ceci est effectivement vérifiable en consultant les dépôts aux archives.
Puis, peu à peu, se perdit le culte à St Julien.
Georges Sangnier dans les Edifices Religieux du Pas-de-Calais et la Révolution, cite ; Eglise de Saint Julien l'Hospitalier.....!
Dans le dictionnaire Historique et Archéologique du Pas-de-Calais, on lit Eglise, le patron d'Erny-St- Julien, officier dans les troupes Romaines, martyr sous Dioclétien.....!

Voir ci-dessus la statue du Saint de l'église, qui est bien celle d'un soldat officier Romain.
Le curé, Jean François Bruchetz a probablement voulu relancer la dévotion puisqu'il orna l'église d'une statue de St Julien : probablement le Saint Julien l'épée levée de l'autel. Aucune statue du saint patron, ne figure sur la liste des meubles et objets du culte, vendus le 24 Floréal an II....!
Conclusion pour ma part je pense, comme l'écrit d'ailleurs l'abbé Deroux, que localement, dans l'esprit des gens, Saint Julien de Brioude et l'Hospitalier était qu'une seule et même personne : hospitalier, hospitale, à cause des soins que nécessitent : fièvres, plaies, clous, lèpres.....
La statue du Saint Julien reproduite ci-dessus, aurait donc été achetée ou offerte après la construction de la nouvelle église, à la fin du XIX ème siècle-début XX ème siècle ?
Pour ce qui est de la localisation, de la Fontaine Saint Julien, elle se trouvait comme représentée sur la gravure de Croÿ, sur le versant côté Nord- Nord-Est et descendait vers le Sud, pour se jeter dans la rivière. Elle était située paraît-il, dans la propriété de Mr Constantin Clairet-Désolis.
Extrait du livre d'André Duwez.

Le moulin de Maître François
Dans le village le long de La Laquette il existe un moulin qui date du 18ème siècle, il n'a plus sa roue à aube. Il est appelé le moulin de Maître François. Ce moulin a été restauré pendant un certain temps par des bénévoles. Malheureusement, il est actuellement à l'état d'abandon.
Voici quelques photos (collection : abbé Guy Molin) :


A gauche, la porte vers le moulin. A droite, la porte de la demeure du meunier et de sa famille.

La cascade qui était toute proche du moulin de Maître François n'existe plus.

Des jeunes bénévoles avec l'abbé Molin ont un peu restauré pendant une période le moulin.

L'un des meuniers et sa famille.



Hôpital-Refuges
L'Hôpital
A propos de l'hôpital d'Erny-St-Julien, on peut approximativement, en se référant aux écrits de l'histoire de notre région, estimer qu'il fut institué courant XIII ème siècle. Ladrerie, léproserie, maladrerie....en 1227, Louis VIII ordonne la distribution de 100 sols, aux 2000 léproseries où les reclus survivaient dans le plus grand dénuement grâce à quelques très rares aumônes, subissant encore, ajoutés à leur misère, l'hostilité et le rejet de la société.....!
Sont citées parmi d'autres pour le comté de St Pol, celles de : Pernes, Anvin et Erny-St-Julien. L'histoire nous rapporte encore, que le comte de St Pol Guy II mort en 1226, fit bâtir en sa cité la léproserie de St Ladre. Par ailleurs nous avons noté, qu'en 1278 l'évêque de Thérouanne avait confirmé, les donations faites antérieurement à l'église de ce lieu, par le chevalier Hugues seigneur d'Erny lors de son départ en croisade.
Cette information, nous autorise à penser qu'avant son départ, il a également fait une donation et ordonné la construction d'un refuge à l'usage des malades si toutefois celui-ci n'existait pas déjà.....!
En conclusion, ces hypothèses nous permettent de supposer, qu'il exista pour notre localité à partir du XIII ème siècle, et fut réservé comme ailleurs à l'isolement des lépreux. En France la lèpre connut une recrudescence très nette au VII et Vii èmes siècles lors des invasions Arabes, puis au XII ème et XIII ème siècle avec les croisades, elle disparut peu à peu à partir du XV ème siècle.
A Erny, l'hôpital se trouvait très sûrement au lieu-dit actuel : l'hôpital, c'est-à-dire à l'Ouest du bois que l'on découvre après avoir passé les écoles. Hôpital au XII ème, XIII ème siècle. un bien grand mot, un logement du type Gaulois probablement, fait d'argile, de paille et de bois, couvert de chaume, une cheminée peut-être ou tout simplement un trou dans la couverture. Les malheureux qui y survivaient, allaient vers la rivière en contre-bas pour y puiser de l'eau.
Etablissement d'un hôpital à Pernes, suite à la fusion des maladreries de Pernes, d'Anvin et d'Erny-St-Julien, extrait, des registres du conseil d'état privé du roi : 31 Août 1696.
Le conseil du roi s'est réuni, afin de statuer sur l'emploi des biens et revenus des maladreries et hôpitaux ci-dessus mentionnés, en exécution de l'édit et des déclarations des mois de Mars, Avril et Août 1693 : ce conseil tenant compte des avis du sieur Evêque de Boulogne et du sieur Bignon conseiller de sa majesté pour la Picardie.
Ayant écouté, le rapport du sieur Guillaume de la Vieux-Ville maître des requêtes et suivant l'avis des sieurs commissaires, le roi en son conseil a ordonné, qu'il soit établi à Pernes, un hôpital pour les pauvres malades. Auquel hôpital, sa majesté a ordonné que lui soient attribués, les revenus de ceux d'Anvin et d'Erny et cela à compter du 1er Juillet 1695. En contrepartie celui-ci doit s'engager, à recevoir, au prorata des revenus alloués, les malades de ces deux maladreries dissoutes. Le dit hôpital sera régi, par des administrateurs de qualité suivant des règles et statuts rédigés à cet effet.
En conséquence, Mr Jean-Baptiste Macé, ci-devant greffier de l'ordre de St Lazare est invité à remettre les titres de propriété, concernant les biens des maladreries d'Anvin et d'Erny-St-Julien, entre les mains du commis présenté par le conseiller de Picardie. Signé: DESRUEM. L'hôpital d'Erny, s'il existait encore, devait se conformer à cette décision et arrêter ses pratiques.....!

Refuges
Les pèlerins venus implorer St Julien pouvaient trouver refuge pour la nuit, comme déjà dit, au presbytère: car en ces temps-là, les déplacements à pied, à cheval dit autres équipages prenaient du temps.....! 
Par ailleurs, les plus argentés pouvaient se reposer et se restaurer aux cabarets de la localité acceptant bien évidemment les hôtes pour la nuit. Une parenthèse à propos du coucher rustique, je me souviens que vers les années 1942, travaillait dans une ferme du village un ouvrier attaché à la conduite des chevaux: carreton, valet de charrue. Ce dernier couchait au dessus de l'écurie, dans un recoin sommairement aménagé, du grenier à foin. Cependant il faut ajouter, que cela ne se voyait plus guère.
Vers les années 1950, la commune comptait encore, plusieurs ouvriers attachés à la conduite des chevaux....

Projet d'Asile de Nuit
1888
17 Juillet le conseil municipal s'est réuni en session extraordinaire, portée à la connaissance de Mr le Sous-Préfet. Les présents, représentant la majorité, ont aussitôt procédé à la nomination d'un secrétaire: Mr Clairet Adolphe désigné, a accepté cette fonction.
Mr le Maire, en ouverture de séance, informe le conseil de l'objet de la réunion, soit : une demande de subvention, pour la construction d'un asile de nuit. Le conseil, au regard des décisions prises à ce sujet par les communes voisines, se voit dans l'obligation de construire le sien, et à cet effet a été prévu une provision de 150 F. au budget; en conséquence, il sollicite la bienveillance du Conseil Général une somme égale, permettant de couvrir cette dépense et prie Mr le Préfet de bien vouloir appuyer cette requête.
On trouvait cet asile de nuit à l'angle Nord du chemin qui mène au calvaire du mont avec celui qui rejoint Enguinegatte. Il existait encore dégradé, lors de la dernière guerre 1939-45 et dut disparaître vers les années 1950.....!
Extrait du livre de Mr André DUWEZ