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mardi 3 septembre 2024

Mardi 3.09.24 midi - LA FERTE VILLENEUIL - 1/16

 Mardi 3 septembre 2024 - LA FERTE VILLENEUIL - Arrêt pique-nique.

Sur la route en direction de Blois puis d'Amboise, nous nous sommes arrêtés au hasard dans un joli petit petit village au nom de  La Ferté Villeneuil.

Nous avons pris la première rue à gauche, attirés par l'église qui se trouve bien souvent au cœur des communes. Nous sommes de nature "curieux" dans le bon sens du terme, nous n'avons pas été déçus...

La rivière l'Aigre, un ancien lavoir, face à l'église saint Matin, nous sommes au centre de La Ferté Villeneuil. C'est une commune de 370 habitants environ, ancienne commune française située dans le département d'Eure et Loir, intégrée en 2017 à la commune nouvelle de CLOYES-LES-TROIS-RIVIERES avec le statut de commune déléguée.

Sur place, j'ai photographié une affiche. A partir de la photo j'ai effectué un copier/coller, voici le texte de l'affiche :

Histoire de La Ferté Villeneuil

D'abord désignée sous le nom de VILLANOLIO dans une charte de l'abbaye de Marmoutier (Tours) en 1051, elle apparaît un siècle plus tard sous le nom de FIRMITATE VILLENOLII (v.1180). Sous différentes orthographes, ce nom connaît dans l'ensemble une stabilisation définitive. Le sens du mot FIRMITAS ne pose pas de problème, car signifiant une ville fortifiée. Pour le deuxième terme, l'explication la plus récente a été donnée par l'abbé Guy Villette: VILLANOLIUM (v. 1050), dérivé du gaulois VILLANO-IALO (VILLANO: un groupe de fermes, un embryon de village; IALO: lieu habité dans un espace découvert, une clairière). À l'origine, ce fut probablement une paroisse créée à l'époque mérovingienne aux dépens de la paroisse de Charray.

Au XIIe siècle, ce village maintenant modeste était une cité importante, possession des comtes de Blois. Il était entouré de remparts, possédait deux églises, un château fort qui fut résidence des comtes de Blois et en particulier de Thibault VI, un Hôtel-Dieu, une léproserie (actuellement située sur le territoire de la commune voisine de Charray). L'enceinte entourant la ville mesurait environ 1,2 km de long et comportait 4 portes. Il en subsiste un vestige consistant en une portion mesurant 25 mètres de long et s'élevant à 4 mètres de haut.
Malheureusement, cette cité prospère ne résista pas aux conflits ultérieurs. La guerre de Cent ans, avec une occupation anglaise jusqu'en 1360, ruina l'économie, l'église Saint-Pierre et la tour de l'église Saint-Martin. Lorsque les Anglais furent partis, on restaura comme on put et surtout on fortifia. L'église Saint-Martin, située au centre de la cité, entre deux bras de l'Aigre, fut choisie. On démonta ses chapelles, on chemisa son chevet, on installa des créneaux sur ses murs (ceux-ci ont été supprimés au XVIII° siècle). La tour est réparée et on y ajoute des planchers et des meurtrières. Cette église prit le nom de "Fort Saint-Martin". Les Bourguignons prirent la cité en 1417, les Anglais revinrent en 1421 et 1427, la prospérité économique du XIIe siècle ne revint jamais.
Les guerres de religion ruinèrent encore plus l'église Saint-Pierre. Au XIX° siècle, l'incurie et le peu d'intérêt pour le patrimoine permirent la destruction complète du château, de la chapelle de l'Hôtel-Dieu, des portes de la ville et des remparts, et la vente de leurs éléments sculptés. L'église Saint-Martin, servant au culte, fut à maintes reprises réparée et remaniée. L'église Saint-Pierre, faute de paroissiens, ne fut jamais reconstruite et ses restes devinrent une grange. La léproserie, recyclée en exploitation agricole, conserva sa chapelle du début du XIII° siècle, utilement transformée en grange à foin. En 2012, la maison de retraite, fondée comme Hôtel-Dieu au début du XIII siècle a été transférée à Cloyes-sur-le-Loir.
L'église Saint-Martin de la Ferté-Villeneuil est construite sur une île tourbeuse formée par deux bras de l'Aigre et peut être datée des années 1170-1180. Ses murs sont en moellons liés à la chaux, les entourages de fenêtres, colonnes, portails et contreforts sont en pierre de taille. Le matériau utilisé est le calcaire de Beauce. Elle a été précédée par une autre église découverte en fouilles, construite vers 1108, et dont les fondations sont sur pilotis et longrines en chêne.
A l'origine, le chevet de l'église a trois chapelles en saillie encadrées par quatre contreforts et un puits-fontaine monumental est inséré sous la chapelle axiale. Ce puits-fontaine, d'une profondeur de 4 m depuis le sommet des margelles, est actuellement l'élément le plus spectaculaire de l'édifice. Son bassin rectangulaire (2,30 x 0,70 m) est engagé perpendiculairement sous le mur du chevet et permet l'accès à deux puisages d'eau différents :
- à l'extérieur, puisage public par l'intermédiaire des trois margelles placées sous l'auvent de pierre soutenu par les contreforts et deux piliers.
- à l'intérieur, puisage sacré au centre de la chapelle d'axe par un puits de section carrée qui s'évase vers le bassin.
A la façade ouest, un autre puits-fontaine, d'architecture plus modeste, s'enfonce sous un contrefort.
Ces deux puits-fontaines ont été remis au jour de 1987 à 1990. un important mobilier archéologique y a été recueilli.
Durant la guerre de Cent Ans, probablement vers 1360, cet édifice purement religieux va être doté, de par sa position au milieu d'une île et au centre du village, d'aménagements militaires de défense. Son chevet est modifié ainsi que son clocher, il est devenu le Fort Saint-Martin.
Au chevet, les chapelles sont démontées et leurs pierres servent à doubler son épaisseur, un chemin de ronde est installé à son sommet. L'accès externe du puits-fontaine est condamné, la garnison installée dans l'église et le clocher pouvant par l'accès intérieur s'alimenter en eau.
La tour : élevée au début du XIIIe siècle, c'est l'élément le plus tardif de l'église. Au XIVème, elle va devenir, en même temps que le chevet, un élément fortifié du Fort Saint-Martin. Des fenêtres sont détruites et remplacées par des meurtrières ouvertes pour surveiller et défendre les points stratégiques. A l'intérieur, la grande arcade qui communique avec la nef est bouchée et le volume clôt ainsi obtenu est divisé par des planchers de bois. Pour des raisons de sécurité, l'intérieur de cette tour n'est actuellement pas accessible au public.
Intérieur : des colonnes engagées avec des chapiteaux à décor végétal soutenaient autrefois la voûte en pierre qui s'est effondrée ou a été démontée. Des peintures du XVe siècle découvertes en 1893 sont visibles dans le chœur et à gauche dans la nef. Elles représentent divers saints et une annonciation. Dans le chœur, le retable du XVIIe siècle est surmonté d'une Charité en pierre de Saint-Martin. Au dessous, un tableau signé N. Loyseau daté de 1683 a été restauré en 2003. Derrière l'autel, on devine les arcatures des trois fenêtres hautes de l'abside condamnées lors des aménagements militaires. Pour pallier aux inondations, le sol de l'église a été surélevé de 1 mètre, ce qui a caché les bases des colonnes et permis dans cet espace d'installer de nombreuses inhumations.

Assis sur le banc, au bord de la rivière, nous étions dans un cadre idéal pour prendre notre déjeuner champêtre !

La rivière comme un miroir, calme avant le pont et la chute avant le moulin d'autrefois, porte le nom de l'Aigre.

L'église saint Martin
La fontaine monumentale. C'est la première fois que je rencontre une telle fontaine.

L'église saint Martin, la porte est fermée.


L'écomusée de la vallée de l'Aigre. Autrefois, c'était le presbytère

L'écomusée de la vallée de l'Aigre. Autrefois, c'était le presbytère

L'église saint Martin.

L'église saint Martin, la porte est fermée.

L'église saint Martin.

L'église saint Martin.
La fontaine monumentale. Voyez ci-dessous un schéma de cette fontaine.

L'église saint Martin.
Le schéma de la fontaine.

L'église saint Martin. Vue de la rue.

Après avoir coulé sous le pont de la rue, l'eau de l'Aigre subit un rétrécissement et un barrage qui l'obligent à suivre son cours en formant un angle droit ce qui offre de la puissance pour actionner une roue à aube que je n'ai pas réussi à apercevoir...