BOURS, randonnée et découverte du patrimoine avec les randonneuses/randonneurs airois
Bours fait partie de la communauté de communes du Ternois. Au dernier recensement il y avait 600 habitants.
La commune est traversée par La Ferté, cours d'eau non navigable de 5 km qui prend sa source dans la commune de Valhuon et se jette dans La Clarence au niveau de Pernes. La Ferté a deux affluents qui prennent leur source dans la commune de Bours : Le Marest et Le Baloche.
Le territoire, outre le centre du village, comprend plusieurs hameaux : Monneville, Griscourt, Noyelles et quelques habitations isolées aux lieux-dits Le Bois de Bours, Le Bois Joncquet, et Antigneul.
Sauf erreur de ma part, Françoise et André ont habité la ferme familiale qui se situait au hameau de Monneville. C'est en lien avec eux deux et pour eux que nous avons passé la journée, Il y a quelques années ils nous baladaient dans leur village natal. Un très beau village !
La famille "de Werbier", quelques mots : cette famille posséda la seigneurie d'Antigneul (hameau de Bours) grâce à Louis Joseph de Werbier, écuyer, seigneur du Hamel, grand bailli d'Aire, qui mourut à 85 ans le 27 janvier 1772 et fût enterré dans le Chœur de Saint André les Aire (Prieuré saint André à Witternesse). Cette famille a eu et a encore peut-être des propriétés à Witternesse sous le nom de famille "de Werbier d'Antigneul", Antigneul est un hameau de Bours.
Devant l'église ce Witternesse se trouve un monument en leur souvenir.
Des descendants sont inhumés dans le cimetière de Witternesse.
La randonnée.
Ce mardi matin, nous avons parcouru environ 7.78 km sur "Le sentier du Donjon, version courte" à ma façon" (j'ai supprimé le tronçon difficile et dangereux pour le remplacer par un autre qui se terminait par une "voûte végétale, sans danger et à pente douce) puis visite de l'église sainte Austreberthe de BOURS avec un habitant du village.
Le parcours de randonnée fut apprécié de tous, les dénivelés positifs et négatifs étaient doux et en dessous de 100 mètres. Parcours facile et beau même si le soleil faisait défaut...
La Maison du Donjon
Après ce passage dans une vallée plutôt humide, nous marchons facilement, une montée douce et longue nous amène sur un plateau
Au niveau du plateau, nous admirons la vue sur les prairies et bois
Belle vue sur un village, vraiment un beau secteur !
Nous sommes dans le bois d'Antigneul.
De beaux tilleuls à la ferme de la Folie
La descente douce sous une voûte végétale.
Cette voie ferrée ne doit plus être utilisée...
Si nous avions choisi le sentier des Esquergettes, nous serions arrivés à cet endroit.
Beau mais trop dangereux et difficile...
Le sentier emprunté à la place a ravi les promeneurs de ce matin !
Voici ce qui est écrit sur le panneau :
LES CHAPELLES DE BOURS
Nombreuses sont les chapelles dans le village. On en dénombre une douzaine qui sont d'origines diverses, et par manque de sources écrites, il est difficile de retracer leur histoire. La moitié d'entre elles est consacrée à Notre-Dame, et on dénombre des chapelles dédiées à saint Joseph (ci- dessous), saint Alexis... et même à un laïc, Ivain, dont l'origine reste assez mystérieuse. En réalité, ces chapelles sont des oratoires, puisqu'elles sont simplement bénies et non consacrées. Cependant, ces édifices témoignent d'une piété ancienne qui a retrouvé une vitalité après la Seconde Guerre mondiale. Outre les différentes formes données et époques durant lesquelles elles ont été construites, la situation de ces chapelles est révélatrice des tendances religieuses. En effet, bien que la quasi-totalité de ces chapelles soit privée, les commanditaires les ont construites dans divers lieux à la sortie et au centre du bourg ou dans les hameaux, permettant ainsi la dévotion quotidienne. Elles témoignent aussi d'une piété populaire particulièrement tenace, soutenue par la croyance qu'une chapelle ne doit pas être détruite, sous peine de malheur... Les croix monumentales, couramment appelées calvaires sont un autre témoignage de cette piété populaire. Le seul véritable calvaire de Bours se situe à l'angle des rues de l'église et de Griscourt car il représente la scène de la Crucifixion. Il est composé de la croix monumentale mais est complété par les statues de la Vierge, de saint Jean et de la beaucoup plus rare, Marie-Madeleine.


Voici ce qui est écrit sur le panneau :
Sur le pont qui passe au dessus d'une rivière, un panneau "Village patrimoine"., Voici ce qui est écrit :
Ces deux fermes à cour carrée sont typiques de l'Artois. Un porche permet l'accès à la cour. De l'habitation, on surveille aisément écuries, étables et granges. La cour permet de jouir d'un espace fermé et sécurisé pour effectuer les tâches quotidiennes. Sur la façade de l'une d'elles, on remarque l'anneau servant à attacher les chevaux, la lucarne pour rentrer le foin et l'ouverture en demi-lune pour décharger les betteraves. Sur la seconde, un "chartil" à l'arrière des bâtiments, était utilisé pour remiser le matériel agricole.
Imaginez au siècle dernier, 80 familles de paysans dans le village, deux à trois générations sous le même toit, vivant pratiquement en autarcie avec les produits de la ferme. Le temps n'est pas si lointain pour se souvenir de tombereaux tirés par des chevaux de trait, de faucheuses-lieuses et autres matériels devenus obsolètes, du tas de fumier au milieu de la cour et les volailles caquetant tout autour, de la traite des vaches à la main, de la moisson et du battage des récoltes. En 2016, le village compte neuf agriculteurs cultivant de grandes superficies avec un cheptel important dans des bâtiments modernes. Les anciennes fermes ont abandonné toute vocation agricole, mais ont été réhabilitées pour la plupart, conservant ainsi leur cachet d'antan.
Sous le pont, entre ces deux fermes, poules d'eau et épinochettes se côtoient dans la rivière. Ce petit cours d'eau prend sa source au hameau de Monneville avant de rejoindre «La Clarence». On le retrouve au lieu-dit «les Fontinettes», en empruntant un sentier ombragé qui nous convie à une randonnée en toute quiétude. Le long de ce parcours homologué «Sentier du Donjon», on peut se désaltérer à la "Source des Malades".
La visite extérieure et intérieure de l'église de Bours avec un habitant,
un ami de Françoise et André.
Dans la sacristie....
Canons pour souches, qu'est-ce ?
En recherchant, ce doit avoir un rapport avec des cierges...
Pales ? Manuterges ?
Pale : Petit carré cartonné recouvert de tissu blanc, qui sert à recouvrir le calice pendant la célébration de la messe afin d’éviter que des impuretés ne tombent dans le vin qui deviendra le sang du Christ
Manuterges : linge liturgique, servant au prêtre à s'essuyer les doigts ou les mains après les avoir lavées durant le geste dit du lavabo aussi appelé piscine.
Sainte Austreberthe
Tragique fin pour ce prêtre de la paroisse.
Son histoire de fin de vie nous a été racontée par JP habitant de Bours.
Mais quelle idée de faire sortir un conduit inox sur une tour de 1586 !
Les abats sons sont en très mauvais état.
Bien dommage...
Une restauration de l'église serait bienvenue des habitants ainsi que des promeneurs
L'église et la Maison Forte, ce pourrait être une belle image de "carte postale" après une restauration de l'église, peut être faudrait il taper aux bonnes portes pour avoir les moyens 'émission Stéphane Bern ou autre..)
Original ce "damier" au bas de la tour de l'église, alternance de grés et de silex !
L'EGLISE SAINTE AUSTREBERTHE de BOURS.
L'Église Sainte-Austreberthe séduit par son architecture empreinte de simplicité et d'émotion. Les lignes romanes et les éléments gothiques se mélangent pour créer une esthétique intemporelle. La façade, ornée de sculptures délicates, invite les visiteurs à un voyage visuel à travers les siècles. À l'intérieur, les voûtes en ogive et les vitraux soigneusement conçus contribuent à une atmosphère de recueillement.
Église assez intéressante comprenant un chœur, une nef de quatre travées à collatéraux et un clocher en avant-corps à l’ouest. Le chœur remonte au XIème siècle, sauf les parties hautes rebâties à l’époque flamboyante. La nef appartient au milieu du XIIIème siècle, mais ses bas-côtés furent refaits au XVIIème siècle probablement, et au XIXème siècle. Le portail sud accuse la deuxième moitié du XIIIème siècle, à part les tympans et fronton datés de 1665 ; on l’a maladroitement restauré à l’âge moderne. Le clocher porte le millésime 1586 et un écusson qui semble celui des Sainte-Aldegonde. Pas de trace de voûtes anciennes ; les voûtes actuelles sont du XXème siècle.
Qui était Sainte Austreberthe?
Austreberthe est la fille de Badefrid, un Franc de sang royal, et de Framehilde. Elle est née à Marconne. Enfant prédestinée, des prodiges ont accompagné sa venue au monde: on vit une blanche colombe se reposer doucement sur sa tête tandis qu'une clarté subite emplissait la chambre de sa mère, tout embaumée d'une odeur suave.
Quand elle eut l'âge de raison, elle se plut à méditer. On la vit souvent prier près d'une source. Et, un jour, penchant son visage au-dessus de ce miroir d'eau, la candide vierge aperçut, comme en vision, un voile noir descendu du ciel sur sa tête pour l'envelopper de ses plis. Dès cet instant elle a souhaité être une moniale et s'est considérée comme vouée au Seigneur.
Mais son père avait d'autres pensées pour sa fille, devenue nu- bile, et voulait la fiancer à un jeune noble de son entourage.
Il la commanda, il la menaça même, et Austreberthe ne vit plus d'autres ressources que la fuite.
Elle alla voir l'Évêque de Thérouanne, Audomar, en lui demandant de l'imposer. Le saint homme, craignant la colère de Badefrid, essaya de dissuader la jeune fille. Mais celle-ci sut se montrer persuasive, déposant tous ses bijoux sur l'autel.
Dès le lendemain, la tête couverte du voile qu'elle avait ardemment désiré, la jeune fille fut reconduite par Audomar auprès de ses parents, et ceux-ci, écoutant la parole persuasive de l'évêque, acceptèrent qu'elle les quitte pour entrer chez les moniales bénédictines de Port.
A partir de ce moment, le Seigneur sembla l'accompagner dans toutes ses actions, la protégeant et la guidant à chaque instant de sa vie.
Un jour, des charbons ardents enflammèrent le four risquant de brûler les miches de pain. Après avoir fait le signe de croix, elle entra dans le four et balaya le feu avec les manches de sa robe. Et comme le raconte un ancien hagiographe << elle sortit aussi fraîche que si elle se fut promenée dans un jardin de plaisance ».
Devenue prieure du monastère de Port, Austreberthe en fondit un autre à Marconne, dans la demeure de ses parents, et sa propre mère, Framehilde, y devint une sainte encore honorée de nos jours sous le nom de Sainte Frameuse.
Elle devint à la demande de Philibert, abbé de Jumièges, l'abbesse des Bénédictines dont il installa le monastère à Pavilly. Hé- las les religieuses qui accueillirent la nouvelle venue chargée de les diriger, succombèrent bientôt aux tentations de Satan. Indisciplinées, elles essayèrent même d'empoisonner l'abbesse. Celle-ci leur pardonna, mais malgré sa douceur, les religieuses persistèrent dans leur esprit de révolte. Quand l'abbesse, essayant d'une autre méthode, voulut montrer quelque sévérité, l'une des rebelles en appela à son père Amalbert, un farouche franc, qui surgit, la menace aux lèvres et l'épée à la main. Allait-il la tuer? Elle le désirait, vierge sage entre les vierges folles, pressée de courir à la rencontre de l'Époux; mais quand elle inclina sa tête pour y recevoir le coup qui lui ouvrirait les portes célestes, le barbare, étonné, laissa tomber son arme, s'humilia, confessa sa faute et se repentit. Mais le combat entre les forces du bien et du mal reprit. Une nuit, les bâtiments conventuels s'écroulèrent, on y retrouva sous les décombres une des sœurs sans vie. Déjà ses sœurs se la- mentaient, mais Austreberthe, elle, agenouillée devant la divine hostie, implora Dieu. Se levant devant le tabernacle, elle oignit les membres de la morte et la ressuscita.
Austreberthe, âgée de soixante-quatorze ans, a vécu près d'un demi-siècle dans le cloître. Elle y a construit une église dédiée à la mère de Dieu et deux autres à Saint Pierre et à Saint Martin. Bergère diligente, elle a conduit un long troupeau de vierges jus- qu'au seuil du Père. Et vint le temps qu'elle-même la franchisse et reçoive la couronne promise.
Un ange lui annonça sa mort prochaine. Elle réunit alors ses filles autour du grabat où elle gisait et leur donna rendez-vous au ciel. Déjà celui-ci s'entrouvrait à ses yeux, car elle s'adressa aux prêtres qui récitaient les litanies près d'elle:
" Faites, silence, mes frères. Ne voyez-vous pas quelle admirable procession descend ici? Tous les saints que vous invoquez sont présents pour recevoir mon âme et me conduire au Paradis".
Ainsi mourut Sainte Austreberthe un dimanche, jour du seigneur, le 10 février de l'an 704. Et sur son tombeau s'accomplirent aussitôt les prodiges dénombrés par Surius :
" Les démons furent chassés du corps des possédés, les aveugles rendus à la lumière, les mains paralysées devinrent actives, les boiteux marchèrent droit, la violence des fièvres fut dissipée et toutes les espèces d'infirmités guéries ".
Pique-nique : toujours un bon moment de convivialité.
L'après-midi : visite commentée du Donjon.
Dans l'attente du guide nous faisons un petit tour dans le centre, nous voyons de plus en plus de bleu dans le ciel !
L'église, l'école de Françoise et le logement de l'instituteur.
Nous rejoignons la Maison du Donjon pour la visite
Nous rentrons pas la porte du bas.
Un habitant du Donjon, il passe sous la porte.
Saloir 15°/16° siècle, Terre cuite.
Direction de l'Archéologie du Pas-de-Calais, 2012.
Le vase réserve permet la conservation de différentes denrées en particulier des viandes, par couches superposées de sel et d'aliment.
La légende de l'écuyer
On raconte que le seigneur de Bours avait fait trancher la tête d'un écuyer qui aurait eu une relation avec le dame de Bours pendant son absence. Une légende inspirée d'un fait divers bien réel (mais assez différent). Toujours est-il que l'on trouve sur une des façades, une tête gravée dans la roche, qui serait celle de l'écuyer. Le seigneur aurait condamné sa femme à faire le tour du Donjon chaque matin, pour voir la tête pétrifiée de son amant.
Escalier taillé dans l'épaisseur du mur.
Un plafond dans l'une des tours
Un coussiège (banc aménagé dans l'embrasure d'une fenêtre par un ressaut de la baie. Forme courante dans les constructions médiévales (source : Wikipédia)
Les latrines.
Un autre coussiège.
Une salle dans l'une des tours dont la fenêtre donne vue sur l'église, cette pièce était probablement une chapelle.
A l'entrée du village, ou à la sortie selon le cas...
C'est une cisaille estampeuse selon Maguy et Jean-Luc !
LE DONJON de BOURS.
Davantage de renseignements en ouvrant les liens :
Le donjon de Bours Wikipédia : Le Donjon de Bours
Histoire des aménagements extérieurs : Donjon de Bours, histoire des aménagements extérieurs
Patrimoine du Pas de Calais, le Donjon de Bours : Le Donjon de Bours
Le village, le Donjon, l'église par le CRAHG de Bours : BOURS