Nous allons ce mardi 15 avril après-midi à la découverte du sentier des ocres et ensuite du village de Roussillon. Je choisis le plus long parcours.
Dès les premiers pas dans le sentier des ocres, je suis éblouie, même si le soleil est peu présent, par les couleurs incroyables !
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
A l'extrémité de ce parking des ocres, vers la droite, nous nous dirigeons vers le sentier des ocres. Au passage, nous apercevons le très joli village coloré de Roussillon.
 |
| Le village de Roussillon |
 |
| Le village de Roussillon |
Roussillon, village inconnu, terre d'asile de l'écrivain Samuel Beckett sous l'occupation, devient source d'inspiration pour les artistes et les dramaturges dès l'après-guerre. "Roussillon, c'est le décor tragique par excellence, Delphes-la-Rouge !" clame Jean Vilar, pionnier du Festival d'Avignon. "Village touristique et d'intellectualité !" proclame l'office de tourisme créé dès les années 1930.
Village qui vous accueille chaleureusement aujourd'hui.
 |
| Le sentier des ocres |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
Explorons un paysage façonné par la mer
Du vert au jaune, puis du rouge au brun-violacé, le lent cheminement de l'ocre archive les traces ondulantes de la mémoire marine et des sables
L'ocre naît de l'intime côtoiement de la mer et du sol
Fermez les yeux et imaginez la planète il y a 110 millions d'années... La Provence est recouverte par la mer. Des sables verts et marins en mouvement viennent, au fond des eaux, combler ces surfaces peu profondes. Ils portent avec eux un bouquet de minéraux, quartz, calcaires, et notamment une argile, la glauconie, qui contient des atomes de fer. Il y a 100 millions d'années, la mer se retire... Un continent nouveau apparaît et les sables verts se retrouvent à l'air libre. Le climat chaud et humide qui sévit s'accompagne de pluies intenses.
Elles lessivent le sol sableux et la glauconie se dissout. Les grains de sables résistent et les autres minéraux cristallisent sous la forme d'une argile siliceuse,
la kaolinite, et d'oxydes de fer, la jaune goethite et la rouge hématite. Celle-ci s'est concentrée en surface en formant une carapace ferrugineuse qui protège les falaises de l'érosion.
Qu'y a-t-il dans ce grain coloré ?
L'œil du microscope découvre les plaquettes hexagonales de la kaolinite dont l'empilement en lamelles constitue l'intimité du matériau. Pure, elle reste blanche, tandis que la densité naturelle et aléatoire de l'oxyde de fer qui l'accompagne peut l'embellir du jaune pâle au rouge violacé. L'ocre, exactement?
Un mariage de kaolin et de fer, légèrement assaisonné de quartz... où le kaolin domine...
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
Ce paysage, sculpté de reliefs naturels mais aussi façonné par les années d'exploitation en galeries et carrières, conserve sur d'anciennes cartes son appellation populaire de Cheminées de fées, Cirque des aiguilles ou Chaussée des géants. Ce fut le lieu de galopade des enfants du village, dont ils revenaient, espiègles, en sachant qu'il y aurait réprimande sur l'état de leur jupe ou de leur pantalon...
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
Une autre vue du sentier des ocres vers le village de Roussillon
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
Ouvrons les yeux sur les terres rouges d'ici et d'ailleurs
Le monde des terres rouges
Les gisements d'ocre, emblèmes du Luberon en Provence, portent notre regard vers un horizon où la pensée rejoint les latérites d'Afrique, les bauxites jamaïcaines, l'Uluru géant d'Australie, les sols rouges d'Inde du Sud, le Mont Rouge du Sinaï, les red rocks du Colorado américain, lieux où les terres colorées dévoilent des natures minérales souvent autres que celle de l'ocre. Ici héritées des sables, là-bas associées à l'alumine ou plus loin encore aux calcaires, les terres déploient leurs richesses issues du minéral planétaire.
L'ocre habite les sous-sols de France
L'ocre habite le sous-sol de nombreuses régions françaises, Bretagne, Bourgogne, Centre, Dauphiné, Gascogne, Pyrénées... exploitations souterraines enfouies dans une mémoire industrielle dont l'histoire retient en confidence les carrières de Saint-Georges-sur-la-Prée (Cher), de Saint-Pompon (Dordogne) ou de Pourrain (Yonne) tandis que le massif ocrier du Vaucluse s'offre aussi en surface et façonne en Luberon un paysage porte-flamme de sa notoriété d'aujourd'hui.
Touchez le sable autour de vous, dans ce sable s'est dispersée l'ocre fine. Touchez-le mais ne l'emportez pas, il vous est inutile tant qu'il n'est pas «lavé»...
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
L'accident minéral nourrit une curiosité végétale en Provence
Des plantes comme autant de ressources pour l'homme dans son quotidien
Une oasis de silice dans le pays calcaire de Provence
Le massif ocrier offre un sol sableux, ferreux et acide qui génère une flore inhabituelle pour la région.
Par exemple, la bruyère commune ou callune, la bruyère à balai, le châtaignier, le pin maritime, les cistes à feuille de laurier et à feuille de sauge, l'ajonc d'Europe, le genêt
à balai, l'orcanette, sont aussi accompagnés par des espèces réputées «ubiquistes c'est-à-dire qui apprécient tant la silice que le calcaire, comme, parmi les ligneux: le thym, le romarin, le buis, le pin d'Alep, le pin sylvestre, le chêne vert ou le chêne pubescent.
Les ocres stimulent aussi la présence de nombreuses herbacées rarissimes et d'orchidées dont
26 espèces se côtoient ici: découvrez les, dessinez-les, sans y toucher !
Des plantes aux vertus pratiques et utiles bien connues
La bien-nommée bruyère à balai dont le ramage convient à la ménagère mais aussi à l'ocrier rabattant le flot d'ocre au sortir des conduites de lavage: l'orcanette, dite alkanne des teinturiers, qui se pare de belles touffes d'un bleu vif tandis que ses racines
violacées fournissent un rouge utile aux parfumeurs et aux confiseurs; le châtaignier aux fruits nourrissants, dont le ramage produit des baguettes réputées Imputrescibles; le pin maritime et le robinier qui se sont étendus et stabilisent les sols fragilisés par les galeries d'ocres souterraines.
Le massif ocrier classé du Luberon, un territoire façonné par l'empreinte de l'homme, aujourd'hui protégé par le Parc naturel régional labellisé réserve naturelle de Biosphère
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
Bâtir et créer avec les matériaux à portée de notre main
Artistes et artisans ont eu autrefois en commun l'économie et l'intelligence de la nature et de ses matériaux
L'ocre issue du sol pare les murs des maisons
Les constructions traditionnelles reflètent toujours les ressources locales disponibles pour bâtir et aménager. Le sable ocreux, extrait du sol pour aménager les fondations
puis récupéré, a épousé le corps des maisons.
Dans tous les pays du monde, chaque village porte les couleurs du sol, de la pierre, des essences d'arbres qui l'environnent. Ici les ocres, le sable et la chaux composent une harmonie naturelle avec le paysage. Le Vaucluse est généreux en ressources minérales.
Une vocation nouvelle pour Roussillon, le village vous ouvre ses façades et l'écomusée de l'ocre vous initie aux matériaux et aux gestes de la couleur !
L'art et la création ont besoin de matériaux pour s'incarner
Imaginons le retour à nos origines primitives. Où l'homme se réfugie dans des cavernes pour y laisser la trace de ses premières mains, de ses premiers dessins, de sa préhistorique expression. L'ocre, premier pigment de l'humanité, utilisé par l'homme comme le charbon d'os ou de bois avec un peu de graisse ou de salive pour fixer sa couleur sur la paroi, pour se protéger le corps ou le parer. Sur les visages et les corps des peuples aborigènes, indiens, océaniens ou africains, l'ocre est un matériau estimé et symbolique du lien qui unit l'homme aux mystères de la nature. D'époque en époque, l'homme n'a cessé d'élaborer de nouveaux procédés de mélanges, de peinture, de mixture ou de cuisson, en faisant parcourir le monde à des colles, des huiles, des pigments et des expériences secrètes ou partagées.
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le sentier des ocres à Roussillon |
 |
| Le village de Roussillon |
 |
| Le village de Roussillon |
|
| Les ocres vus du pont à l'entrée du village de Roussillon |
 |
| Roussillon |
 |
| Roussillon |
 |
| Roussillon |
 |
| Roussillon |
 |
| Roussillon |
 |
| Roussillon, l'église saint Michel |
Le bâtiment a été construit en pierres de taille à la fin du XIe siècle et durant la première moitié du XII s.; la façade date du XVII s. L'église est dédiée à Saint Michel Archange, saint patron de la commune. En 1791, le sculpteur du pays, Alexis Poitevin produit les fonts baptismaux aujourd'hui classés.
On lui doit également le Christ en croix et la statue de Saint Michel terrassant Satan. Poitevin qui a étudié à l'Académie royale à la veille de la Révolution, jouissait d'une réputation de sculpteur de qualité et a beaucoup œuvré pour les notables locaux.
A droite de l'église, près de la falaise, se trouve la maison curiale ou le presbytère. Le clocher s'est effondré en 1730 et a été remonté sur la tour du Beffroi pour des raisons de solidité.
 |
| Roussillon, l'église saint Michel |
 |
| Roussillon, l'église saint Michel |
 |
| Roussillon, l'église saint Michel à gauche sur la photo |
 |
| Roussillon, la place de l'abbé Avon |
La peste fut importée à Marseille par le navire le Grand-Saint-Antoine en 1720. L'épidémie atteignit rapidement l'arrière-pays et marqua profondément les villages de la Provence, ...
On érigea le mur de la peste à quelques kilomètres. Aux angles des ruelles, des statues de la Vierge étaient édifiées afin de permettre aux habitants confinés, de prier aux heures les plus sombres de ces épidémies. On peut comprendre alors pourquoi le nom de ce religieux qui se dévoua aux malades, est resté gravé à jamais au cœur de Roussillon.
Avant d'honorer l'abbé Avon, la place était appelée "le dessous du four" car le four du boulanger était dans la maison située sous le rocher.
 |
| Roussillon |
Nous quittons et prenons la direction de Gordes pour apercevoir ce magnifique village perché (le plus beau village du monde ai-je entendu hier à la télévision) et apercevoir également l'abbaye de Sénanque.
 |
| Gordes |
 |
| Gordes |
 |
| L'abbaye de Sénanque |
L'abbaye vue du véhicule sur la route qui surplombe.
Ce lieu est à voir si possible fin juin lors de la floraison de la lavande
 |
| Gordes, le château |
La photo a été prise du véhicule en marche
 |
| Gordes, une vue différente |
La photo a été prise du véhicule en marche
 |
| Gordes, une vue différente |
La photo a été prise du véhicule en marche
 |
| Mon apéritif du soir avant le repas, boisson locale ! |
Je suis décidée, je dois revenir dans cette région, je souhaite pour ne pas dire "je veux" découvrir le Colorado provençal de Rustrel, Gordes, l'abbaye de Sénanque, le village des bories etc.....
