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dimanche 13 avril 2025

Dimanche 13 avril 2025 matin - CERESTE EN LUBERON.

 Balade dans Céreste en Luberon

Dès la première matinée, j'ai flâné dans les pittoresques ruelles de ce village et j'ai été surprise de découvrir beaucoup de vestiges du passé. Je me suis rendue compte également qu'il était possible d'y trouver de belles randonnées, c'est une destination idéale pour se ressourcer.

Céreste-en-Luberon est un village authentique, entouré d’une nature préservée, entre le Pays d’Apt et le Pays de Forcalquier. Au pied des contreforts du Grand Luberon, Céreste assure le lien entre Alpes de Haute Provence et Vaucluse.

Village provençal du Luberon, Céreste a la particularité d’avoir deux pôles historiques : une bourgade commerciale qui s’est développée au XIe siècle le long de la route héritière de la grande voie romaine de la Via Domitia et le village ancien typiquement provençal qui est blotti autour du château, avec ses remparts et des maisons datant du XVe au XVIIIe siècle.

En périphérie, le complexe médiéval très bien conservé où se dresse le Prieuré de Carluc.

De plus amples informations en ouvrant les liens ci-dessous :

Le village de Céreste en Luberon, patrimoine remarquable

Le village médiéval de Céreste en Luberon, fondation du patrimoine 2020

Site de la commune de Céreste en Luberon

Céreste en Luberon, Wikipedia



De nombreux parcours de randonnée !


LES REMPARTS ET LE CHÂTEAU
Le premier village médiéval (castrum) s'installe sur un rocher dominant le resserrement du Derunal: il peut ainsi contrôler le trafic important de l'ancienne Via Domitia.
Très vite, un village s'étend au pied du château, et s'entoure lui-même d'une enceinte, dont il reste aujourd'hui de nombreux pans.
Ainsi ce mur, qui semble aujourd'hui un mur de soutènement des terres, est un de ces vestiges, comme l'a montré, côté village, le parement soigné quasiment jusqu'au niveau du trottoir actuel. Les évènements du 14ème siècle ont certainement été un grand motif de construction et d'entretien de tous ces remparts: on a donc deux remparts concentriques autour du castrum initial, plus l'enceinte de la Bourgade, séparée du vieux village par un espace, laissé longtemps sans construction.
Tous les vestiges visibles actuellement doivent dater des 13 et 14ème siècles, avec des reprises plus récentes, ainsi le glacis et sa goulotte, sans doute du 16ème siècle au pied du rempart du castrum et les vestiges de la tour de la «Visette ».

Un parcours de découverte existe mais il est dimanche et je ne connais pas le village. Je poursuis mon chemin sans plan, je vais m'orienter vers la rue du château juste derrière ce rempart.





J'emprunte la rue du château







J'emprunte la rue Frédéric Mistral

La rue Pasteur






La maison médiévale, XIII ème siècle.
C'est tout un ensemble médiéval avec caves, habitations et cour intérieure, qui devait se développer en U. Plusieurs périodes sont visibles, depuis la cheminée romane jusqu'à la fenêtre gothique. Une partie est classée Monuments Historiques, par arrêté du 18 juillet 1994, elle représente un exemple exceptionnel de maison privée. Elle a été réalisée sur deux niveaux, dans une architecture du 13ème siècle. De belle facture, la corniche de toiture est construite en bec de corbin, les moulures gothiques sont très sculptées sur la façade, la porte Est et la fenêtre. Deux belles salles voutées se trouvent sous la placette de la Maison Médiévale.


La maison médiévale, XIII ème siècle.

La maison médiévale, XIII ème siècle.

La maison médiévale, XIII ème siècle. Une partie de la placette.

Face à la maison médiévale

Le point de vue de la placette ou se trouve la maison médiévale. 
C'est là que je décide de faire le parcours vers le Prieuré de Carluc.
Le Prieuré de Carluc
Cachés dans un vallon, et en partie creusés dans le rocher, ces bâtiments du 12ème siècle sont les restes d'un prieuré de Montmajour. A l'origine, il s'agit d'un monastère attesté au début du 11ème siècle, composé de trois lieux de culte assez distants l'un de l'autre, et remontant peut-être au Haut Moyen-âge. La fondation du monastère se relie à l'action d'Archinric abbé de Montmajour et abbé de Carluc, où semble-t-il, il se retira à la fin de sa vie. La présence probable de son inhumation fut à l'origine d'une dévotion envers le personnage, proclamé saint selon les textes originaires de Carluc.

Le point de vue de la placette ou se trouve la maison médiévale



A gauche : l'Impasse du Porche




À LA MÉMOIRE DE ROGER BERNARD POËTE ET RÉSISTANT NÉ À PERTUIS (84) LE 11 MAI 1921 MORT POUR LA FRANCE LE 22 JUIN 1944 ROUTE DE VIENS (84)

Un arbre de Judée, ils sont nombreux dans cette région y compris à l'état sauvage dans les bis et forêts


La chapelle des pénitents
Construite sans doute au 17ème siècle, après la fondation de la Confrérie des Pénitents Blancs de Céreste en 1630, cette chapelle a été vendue comme bien national en 1793, réaffectée à la confrérie, et enfin devenue une propriété privée. Sa façade est richement décorée et représente en demi-relief deux pénitents en costume agenouillés de part et d'autre d'une niche dont le cul-de-four est sculpté d'une coquille. Sur le fronton Ouest, un clocheton à une baie et deux contreforts en biais primitifs.
Cette chapelle fut un refuge pour le poète et résistant Français René Char. Pendant l'Occupation, le « Capitaine Alexandre », participe à la Résistance,  "école de douleur et d'espérance". II commande la section atterrissage parachutage de la zone Durance. Son QG est installé à Céreste qu'il décrit en 1941: "Le village de Céreste, au temps des monts enragés et de l'amitié fantastique".

La chapelle des pénitents
Devant la chapelle, un panneau, le voici : ONAC - Chemin mémoriel René Char

La chapelle des pénitents. Photo empruntée à l'OT d'Apt

La chapelle des pénitents.

La chapelle des pénitents.

La chapelle des pénitents.

La chapelle des pénitents.

Vue sur le village de la chapelle des pénitents.

La chapelle des pénitents.

J'ai trouvé la direction du Prieuré de Carluc, je ferai le parcours dans la semaine



Le pont de la Baou, un pont romain du XVIII ème siècle
Une histoire originale
Il apparait ainsi (toujours aujourd'hui !) , sous cette appellation, aussi bien sur les cartes que sur les cartes postales. Il a même été classé comme tel par les Monuments Historiques dès les premiers moments du fonctionnement de cat organisme..
Pourtant, la décision de la construire, le descriptif précis des travaux à réaliser, puis les aléas de sa construction, tout est soigneusement conservé, aux Archives Départementales à Digne, dans les textes de la viguerie de Forcalquier (territoire administratif de l'Ancien Régime, classé C50). 
De 1739 1742 on trouve ainsi : 
- en décembre 1739, à la suite de la décision de le construire, le compte rendu de la visite effectuée sur les lieux par l'ingénieur du Pays, Genes Vallon, qui, avec d'autres membres de cette famille d'ingénieurs, est le constructeur de la plupart des ouvrages d'art de cette époque.
- le 4 janvier 1740, un contrat est passé avec Pierre et Joseph Terras, maîtres maçons à Reillanne, dans "un acte de prix fait". Le 26 août de la même année, une visite des consuls en charge des travaux vient constater l'avancement du chantier ... les fondations sont réalisées.
- Mais le 6 septembre, on s'aperçoit que ce qu'on prenait pour un rocher solide cache un creux que l'on sonde. Il faudra remplir ce creux, puis élargir le pont, un autre devis sera fait par le sieur Barielle mais sans doute toujours sous la direction due "vieux Vallon". On y ajoutera de longs murs pour soutenir le chemin à l'arrivée du pont sans doute ceux qui lui donnent une allure de dos d'âne.
Et, moins d'un siècle plus tard, on le croira romain !

Le pont de la Baou, un pont romain du XVIII ème siècle
Qu'est-ce qu'une baou?
Une "baou", c'est une roche, un rocher bien visible. Ce terme a donné de nombreux toponymes (les Baux...).  La baou qui nous domine est bien visible, pourtant ce pont est rarement désigné sous ce nom, mais sous celui de Pont Romain.

Le pont de la Baou, un pont romain du XVIII ème siècle

Le pont de la Baou, un pont romain du XVIII ème siècle

Le pont de la Baou, un pont romain du XVIII ème siècle

Le pont de la Baou, un pont romain du XVIII ème siècle


L'église saint Michel
2. EGLISE SAINT MICHEL
A l'origine, l'église appartenait au prieuré Saint Michel dépendant de l'abbaye Saint Victor à Marseille. Après la première construction au Moyen-Age, et des agrandissements en devenant église paroissiale, le bâtiment a été transformé au 19ème siècle, motivant une consécration par l'évêque de Digne, Monseigneur Miollis. L'église est à nef unique. Les deux travées au Sud sont anciennes (15ème siècle). Dans la niche du tympan, se trouve une statuette de la Vierge et un oculus est ouvert au-dessus de la porte en chêne. Une statue de Saint Michel terrassant le dragon en bois polychrome doré de 130 cm, est exposée à l'intérieur. Saint Michel porte des vêtements de centurion et rappelle l'origine romaine du village. Un campanile en fer forgé typique de la Provence surmonte le clocher à quatre étages.
A coté de l'Eglise se trouve le Presbytère, avec au 1er étage un musée retraçant l'histoire de la commune.


L'église saint Michel

Plaque apposée sur l'une des faces de l'église saint Michel

L'église saint Michel

L'église saint Michel
Eglise paroissiale construite au XVIII ème siècle, mais dont 2 travées datent du XVème siècle.
La statue de saint Michel, terrassant le dragon, en bois polychrome doré d'une hauteur de 1.30m.


La statue de saint Michel, terrassant le dragon, en bois polychrome doré d'une hauteur de 1.30m.







A coté de l'Eglise se trouve le Presbytère, avec au 1er étage un musée retraçant l'histoire de la commune









Au fond, la porte Notre Dame

6. LA PORTE NOTRE-DAME
Cette porte d'entrée a traversé l'histoire mais a sans doute été remaniée au 17ème siècle. Bien conservée, est la dernière des trois portes de l'ancien castrum. Elle est située sur l'enceinte Nord-Ouest. On y trouve également une plaque commémorative en l'honneur de René Char, qui avait son quartier général à proximité de la porte Notre-Dame, et il est dit que c'était par cette porte qu'il partait se cacher au Maquis pendant la Seconde guerre mondiale.
C'est la seule des portes conservée. Elle doit dater du 16ème siècle. Ce chemin menait à Viens, et plus, près à la fontaine du Nid d'amour, seul point d'eau en dehors des nombreux puits creusés sous les maisons.
Lors de la peste de 1720, cette porte était fermée et gardée pour éviter la contagion.

Je crois lire comme date au dessus de la porte "1664"


La Porte Notre Dame

L'autre face de la porte Notre Dame


Trois rangées de génoises sous le toit, ce devait être un notable qui a fait construire cette demeure

Voici ce qui est décrit sur le panneau devant cette demeure : 4-Le chemin mémoriel René Char

Voici ce qui est décrit sur le panneau devant cette demeure : 4-Le chemin mémoriel René Char

Je poursuis mon chemin, à droite un ravin impressionnant. Je consulte mon GPS sur le smartphone, je rebrousse chemin car j'aurais dû tourner à gauche mais à gauche je me trouve face à un important dénivelé positif, sans bâtons, avec la sciatique et seule. Donc je fais demi-tour et je rejoins les maisons pour regagner la résidence



5. LA PLACE DES MARRONNIERS
A l'angle Nord Ouest, une maison forte, médiévale, dont plusieurs fenêtres sont encore bien visibles dans la ruelle, certaines ont été bouchées. Remarque : le triple rang de génoises, signe de richesse...

5. LA PLACE DES MARRONNIERS
Côté Sud, l'ancienne gendarmerie, bâtiment composite, 16, 17 et 18èmes siècles.
La façade montre une reprise des fenêtres au 18ème siècle, pour tenter de lui donner une certaine symétrie. Sur le côté Est, dans la rue, on voit encore une fenêtre à meneau plat, telle qu'étaient celles de la façade au 17ème siècle. Deux très belles cheminées en gypserie décoraient le bâtiment, l'une, sobre, devait chauffer le bureau du capitaine de gendarmerie, l'autre, très décorée, dans une pièce d'apparat.
Côté SE, une maison tour, dont la façade Renaissance (traces de fenêtre) a été flanquée au 17ème par un escalier, et qui elle aussi a été reprise au 18ème. Remarque : le quadruple rang de génoises, signe de richesse...
Cette ancienne gendarmerie est à vendre 250 000 euros selon un habitant avec qui j'ai échangé, l'agence étant au bout de la grand rue qui n'est large que par son nom, voir photos suivantes.

L'ancienne gendarmerie, bâtiment composite, 16, 17 et 18èmes siècles.

L'ancienne gendarmerie, bâtiment composite, 16, 17 et 18èmes siècles.


L'ancienne gendarmerie, bâtiment composite, 16, 17 et 18èmes siècles.
On aperçoit nettement la fenêtre à meneaux plats

L'ancienne gendarmerie, bâtiment composite, 16, 17 et 18èmes siècles.
Il manque une partie du mur ! 
Celui qui l'achète aura besoin 4 fois plus que le prix demandé (250 000 euros) pour la restauration


La maison de René Char.
Elle est également à vendre 250 000 euros





RUE DE LA BOURGADE : ANCIENNE VOIE ROMAINE
Ancienne Via Domitia, (1ere voie créée 119/118 t J.C. en Gaule, pour relier Rome à Cadix), restée un axe majeur bien après la fin "de l'antiquité. On parlait du "grand chemin" emprunté par les Pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Elle deviendra (malgré son tracé étroit et tortueux), route royale, impériale, puis nationale jusqu'à la fin du 19ème siècle, et la ation de la route actuelle qui réunit enfin les deux bourgs. En 2006 elle est devenue la route départementale
Dans cette rue plusieurs façades montrent des portes et des fenêtres, des 13ème au 16ème siècles. A l'automne 1984 la Biennale des Antiquaires à ris a révélé au grand public une magnifique façade médiévale sculptée avec frises, corbeaux etc....d'une maison romane assez extraordinaire située rue de la Bourgade à CERESTE. Cette façade a été démontée en 1926, puis transportée Aix en Provence, puis à Macon...elle se trouve actuellement en... Ecosse.

Mon lieu de résidence : le VTF "Le Domaine du Grand Lubéron"