Le sentier du souvenir
"Le sentier du souvenir" de Pascale sur le Mont de Saint Martin où se trouve le cimetière principal d’AIRE-SUR-LA-LYS, point de départ : le cimetière de Saint Martin à Aire sur la Lys.
Parcours d'environ 7 km au cours duquel a été effectuée une boucle dans le cimetière afin de rendre un hommage à des personnes qui ont compté dans la vie de la commune d'Aire-sur-la-Lys.
Une présentation succincte du Mont Saint Martin fut faite par Pascale.
Les interventions de PASCAL et de PHILIPPE ont permis aux personnes présentes de se remémorer ou de découvrir les actions importantes de personnes inhumées dans ce cimetière.
Nous avons remonté le temps, en commençant par Roger VANCAEYZEELE qui, avant son décès brutal et très récent avait accepté de participer à cette sortie, il avait écrit un texte pour rendre hommage à FX BECUWE.
Une synthèse de leur parcours respectif a été présentée par Pascal ainsi d'ailleurs que pour le Baron Henry DARD.
Puis ce fut Philippe qui nous a présenté les actions de certain.e.s résistant.e.s : André et Germaine PETIT-TILLIE, Mme Marcelle CARON, Mme Laure CAUX, Mme CHARLES-RICHARD, Mr Albert KERLÉVÉO et Mme Julia KERLÉVÉO-HOSTEQUINT, le Docteur LAMBRECHT, André ROBIN et Roger MILLON.
Face à la sépulture de Jules VERMEIL, Pascal a lu trois poèmes écrits par son oncle, écrivain et poète.
Ensuite, une boucle de 6 km environ a été réalisée en direction du site des Ballastières.
Malgré la pluie, les randonneurs bien équipés, ont apprécié la sortie riche en informations.
Pour davantage d'informations, voici quelques liens :
Le Mont Saint-Martin :
Le réseau Hunter :
Le réseau Lord Denys :
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| L'église saint Martin à Aire-sur-la-Lys |
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| La sépulture de la famille du Baron Dard |
Commentaires de Pascal Vermeil.
La sépulture de la famille du Baron Dard qui fût maire d'Aire-sur-la-Lys et député.
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| La sépulture de la famille Guillemin |
L'un des Guillemin fut zouave pontifical, un autre a fondé une imprimerie à Aire-sur-la-Lys qui existe en d'autres lieux de la commune et qui s'appelle l'imprimerie Mordacq.
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| La sépulture de Jean-Baptiste Beaudelle |
Jean-Baptiste Beaudelle qui a fondé l'hospice Beaudelle, désormais transformé en Foyer de Vie pour adultes en situation de handicap.
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| La sépulture de Germaine et André Petit - Tillie |
Commentaires de Philippe Lemettre.
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| La sépulture de Marcelle Caron |
Commentaires de Philippe Lemettre.
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La sépulture de Mme Laure Caux. |
Commentaires de Philippe Lemettre.
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La sépulture de Mme Charles - Richard. |
Commentaires de Philippe Lemettre.
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Les sépultures des soldats morts au combat de la guerre 1939-1945. |
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| La sépulture de la famille Kerlévéo |
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| Julia KERLÉVEO-HOSTEQUIN |
Commentaires de Pascal Vermeil pour Mme Julia KERLÉVEO-HOSTEQUINT
et de Philippe Lemettre pour Albert KERLÉVÉO.
Julia KERLÉVEO-HOSTEQUINT :
D'origine belge, ses parents tenaient un restaurant place Cormontaigne à Lille avant de se retirer dans une maison rue des stations.
- Secrétaire - trésorière du doyenné de la ligue féminine d'action catholique (L.F.A.C.F).
- Trésorière de l'œuvre des pauvres malades.
A été élue conseillère municipale au 1er tour de scrutin des élections municipales du 29 avril 1945 (1ère femme élue au conseil municipal d'Aire)
Lors du conseil Municipal du 17 juillet 1945, Mme JULIA KERLÉVEO-HOSTEQUINT demande la création d'une maternité au sein de l'hôpital Saint-Jean Baptiste.
Le conseil municipal valide le projet d'installation de la maternité au sein de l'établissement hospitalier en décembre 1945.
La Maternité est inaugurée le 3 juin 1948. De son ouverture en 1948 à sa fermeture en 1977, 4291 enfants y voient le jour.
Mme KERLEVEO-HOSTEQUINT s'était beaucoup dépensée pour les œuvres paroissiales et
La Médiathèque récemment inaugurée en septembre 2024 porte le nom de Julia Kerlévéo-Hostequint
Sépulture présentant une colonne sur laquelle sont gravées toutes les victoires de Napoléon.
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La sépulture de la famille Millon, dont Roger Millon résistant. Le petit dernier |
Commentaires de Philippe Lemettre.
Roger Millon dit : "le chinois" accompagna les faits de Résistance d'André Robin son ami en prenant les mêmes risques, en affichant le même courage.
Humble et discret, il était toujours "partant" pour tout : le soin et l'évacuation des parachutistes, la cache des armes, les transmissions vers Yves Steenkeste, les sabotages sur la piste d'aérodrome de Merville.
Leur jeunesse était leur meilleur atout pour éviter le soupçon mais aussi le pire dans l'inconscience de leurs initiatives.
Arrêté en même temps que son camarade, Roger fut enfermé à la prison de Loos et fit partie du tout dernier convoi en partance vers les camps de Prusse Orientale avec 150 de ses camarades. Il y restera 7 mois jusqu'en janvier 1945.
A cette date, la débâcle de l'armée allemande et l'avancée des troupes russes obligèrent les surveillants des camps nazis à se mettre en route direction "l'ouest" pour tenter d'échapper à la terrible vengeance soviétique qui ne manquerait pas d'arriver.
C'est la terrible "marche de la mort" . Par de températures de -15° à - 20 °les prisonniers étaient contraints à de terribles privations de nourriture, marche forcée, coups de crosse, laissant sur le bord de la route ceux qui ne pouvaient survivre à ces 4 mois inhumains et tombaient avant de recevoir le coup de grâce .
"Tous les kilomètres, un homme mort sur le bord de la route; on appelait cela la borne SS.
Alors que la délivrance était proche pour Roger et ses camarades de camp, ils embarquèrent le 3 mai 1945 ( Hitler
s'était suicidé le 30 avril ) sur un énorme paquebot de luxe appelé " Cap Arcona".
Hélas, l'aviation anglaise ne se posa aucune question et coula le paquebot, emportant Roger Millon 21 ans ainsi que 7000 autres passagers dans la mer Baltique ( 4 fois la population du
Titanic).
Vous avez compris que le corps de Roger Millon, le chinois, ne repose pas vraiment dans ce cimetière.
Merci au Souvenir airois d'avoir procédé, à ma demande, au nettoiement de sa tombe abandonnée.
Au même titre que ses camarades de lutte, Roger Millon a bien mérité l'hommage que nous rendons aujourd'hui.
Respect et honneur à Roger Millon
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| La sépulture de la famille Millon dont Roger Millon résistant. |
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La sépulture de la famille Robin dont André Robin résistant. |
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| André ROBIN |
Commentaires de Philippe Lemettre.
André Robin
Tout commença à l'occasion d'un cours d'histoire au CM alors que le sujet portait sur la 2ème guerre mondiale quand Matthéo lança spontanément :
" et ben moi M'sieur, j'aurais été résistant ! ...Dites Monsieur, y en a eu des résistants dans notre coin ?"...
J'étais bien en peine de lui répondre et me décidais de faire des recherches. Grâce à un document écrit par le couple Agnès et Louis Maillard, je découvris des noms d'hommes et de femmes : Kerlévéo, Lambrecht , Caux, Caron, Charles, Petit, Harley; Lesage, Ducroux Boone , Dessoly...Lemettre aussi !
Une aide de la municipalité, des rencontres avec le regretté Franck Robin, neveu d'André, des contacts avec Pierre Kerlévéo , fils d'Albert, la découverte de mon oncle Georges Lemettre comme membre du Réseau Lord Denys, tout semblait prêt afin que résonnent les vers de Victor Hugo concernant ce besoin de rêve qu'ont les enfants : " ils veulent l'épouvante, illeur faut du prodige". A partir de ce jour, le portrait d'André Robin s'afficha sur les murs de ma classe...
Né en 1923, André fit sa scolarité sur les bancs des Ecoles St Joseph et Ste Marie. Il y rencontrera Roger Millon qui restera son ami pour toujours. Des études d'horticulture en Belgique et la guerre qui surgit en septembre 1939. Passée la drôle de guerre ( période où il ne se passa rien) , le 22 mai 1940, une colonne de chars français fit son entrée dans la cité de Lydéric, ignorant que que la division allemande Totenkopf s'y trouvait déjà depuis la veille. La rencontre eut lieu rue St Pierre et sur le côtés de la collégiale. Les français , pris au piège, perdirent quasiment la totalité de leur effectif. Oubliant son jeune âge ( 16 ans ) André se mit au service des réfugiés de l'hopital
s'improvisa infirmier bénévole pour soigner les blessés mais aussi pour ensevelir les 18 civils airois, victimes des bombardements de la Luftwaffe hitlérienne.
De ce jour, recevant l'aval d'Albert Kerlévéo, le jeune homme concentra son activité vers la résistance à l'occupant nazi. En compagnie de son inséparable Roger Millon, ils vont s'atteler au recrutement de volontaires. A Isbergues, bientôt un noyau de 250 membres actifs va naître.
Au début les actions consistaient au sauvetage des parachutistes anglais descendus par la Flak. Pour ne pas
allonger inconsidérément mon propos, je vous passe ses multiples actes de courage qui font de cet homme et de son ami
des êtres exceptionnels.
Bientôt, André ( nom de code Labbé ) fut recherché. Traqué, il trouva refuge chez Yves Steenkeste à Inghem. Il y restera
planqué durant plus de 6 mois. Il en profita pour visiter la nuit la construction de la Coupole d'Helfaut envoyant à Londres
moultes photos et descriptions ce bâtiment dont l'objectif était d'anéantir l'Angleterre. Recherché activement André changera
de domicile pour arriver dans une ferme à Mont-Bernanchon en mai 1944. Hélas, le propriétaire, sans scrupule et très intéressé
par une rançon proposée par les allemands va le dénoncer. André, à la prison de Béthune, sera torturé mais ses camarades
savaient qu'il ne parlerait pas. Le 27 juillet 1944, il fut emmené à Paris ( 15 jours avant sa libération ), jugé avec 2 soldats allemands déserteurs. Tous les 3 furent condamnés à mort. Tels le Christ et ses deux larrons, ils furent conduits Place Balard sur un emplacement de tirs aussitôt le verdict prononcé.
L'abbé Steinert, aumônier militaire de Paris, rédigea un témoignage des derniers instants du jeune André :
" ...Je lui demandai l'adresse de ses parents pour pouvoir les prévenir. Les quelques minutes qui suivirent furent employées à le soutenir au moyen de quelques prières pour trouver la force
de mourir en bon chrétien. Je l'ai accompagné jusqu'au poteau d'exécution en lui tenant la main. On lui avait bandé les yeux.
J'étais debout à ses côtés, lui demandant de penser à Dieu auprès duquel il serait dans quelques instants. je luis fis encore
une croix sur le front, puis me plaçai de côté.
A ce moment même il donna sa vie...
Son corps fut transporté au cimetière en camion avec celui des deux allemands. Ils y furent inhumés ensemble.
André Robin avait 21 ans.
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Le 3 mars 1947 , la dépouille d'André Robin fut reconnue grâce aux fragments de la Bible qu'il portait dans ses vêtements et à
sa dentition.
Son corps fut ramené à Aire dans une voiture en compagnie de la statue de Notre Dame Panetière après sa restauration. Un
superbe catafalque fut créé en son honneur à l'intérieur de Bailliage visité par les habitants d'Aire et de ses environs.
Le 27 juillet 1947 , en présence d'une foule considérable, des autorités constituées et des organismes de Résistance, une
messe anniversaire fut célébrée à la Chapelle St Jacques, suivie de l'inhumation en cet endroit précis.
La maman d'André reçut le dernier gilet de son fils percé par les balles de ses bourreaux.
Respect et Honneur à André Robin.

Commentaires de Philippe Lemettre.
André Robin.
Ce poème a été lu par Pascal, neveu de Jules VERMEIL écrivain et poète airois lors de la sortie "le sentier du souvenir" au Mont de Saint Martin à Aire-sur-la-Lys
Ce poème de Jules VERMEIL, écrivain et poète airois a été lu par Pascal son neveu, lors de la sortie "le sentier du souvenir" au Mont de Saint Martin à Aire-sur-la-Lys.
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A droite la Liauwette |
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| Le Mont Saint Martin |
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| La Liauwette à droite et le Bruveau à gauche se rejoignent |
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| Les jardins ouvriers, au loin la collégiale Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys |
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| Les jardins ouvriers, au loin la collégiale Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys |
On emprunte le sentier des Ballastières, euro vélo route 5
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| La cheminée de l'ancienne céramique d'Aire-sur-la-Lys. |
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| L'un des étangs des Ballastières |

Nous poursuivons jusqu'à Guarlinghem puis retour au cimetière de Saint Martin