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samedi 13 juillet 2024

Vendredi 12.07.24 m - LILLE.

 Vendredi 12 juillet 2024 - LILLE - Le matin : Le musée de l'Hospice Comtesse.

Le musée de l'Hospice Comtesse est un ancien hôpital médiéval.

Fondé en 1237 par la comtesse Jeanne de Flandre dans l'enceinte de son propre palais, l'hôpital Notre-Dame reste l'un des derniers témoignages lillois de l'action des comtes de Flandre. Les bâtiments de la cour d'honneur présentent un panorama de l'art de bâtir à Lille du XVe au XVIIIe siècle et attestent de la richesse d'une institution charitable au cœur de la ville.

On y découvre dans la vie quotidienne des Augustines.

Nous découvrons dans la cour d'honneur la majestueuse, l'incontournable salle des malades du XVe siècle. Cette salle accueille régulièrement des expositions, y compris d'art contemporain. Pour comprendre cette exposition,  nous sommes accompagnés d'un médiateur. 

Le découverte de l'exposition temporaire terminée nous sortons de la salle des malades et de la chapelle pour rejoindre le bâtiment de la communauté des augustines. 

Au rez-de-chaussée du bâtiment de la communauté, nous entrons dans l'intimité d'une maison flamande des XVIIe et XVIIIe siècles.

Dans la cuisine, on s'émerveille devant les carreaux de faïence lillois inspirés de Delft, et on apprécie, dans le réfectoire, le soin et le détail apportés aux sculptures du mobilier flamand. Au fil de sa découverte, on peut contempler peintures et objets d'art sacré, orfèvrerie et faïence lilloises. La chapelle, la pharmacie et le jardin médicinal rappellent la vocation spirituelle et hospitalière du lieu.

A l'étage, on découvre l'histoire de la cité et la splendeur de la vie lilloise.

On se glisse dans le dortoir des religieuses où nous admirons les collections d'arts appliqués illustrant la vie lilloise de l'Ancien Régime à la Révolution Française. 

De la gare de Lille Flandres, nous sous dirigeons vers le musée de l'Hospice Comtesse.
Nous devinons que cette place fût un port autrefois. 
Pourquoi  ? 
Pour ce qui me concerne,  les maisons et leur disposition me font penser à Gand que j'ai eu le bonheur de découvrir avec les amis des musées de Saint Omer.

Bien étroite cette maison  ! 
Elle se trouve dans une rue non loin de la gare et en direction de l'Hospice Comtesse.

Nous devinons que cette place fût un port autrefois. 
Pourquoi  ? 
Pour ce qui me concerne,  les maisons et leur disposition me font penser à Gand que j'ai eu le bonheur de découvrir avec les amis des musées de Saint Omer.

Ce devait être une institution religieuse.

Le musée de l'Hospice Comtesse. 
Le pan de mur et ses ouvertures au centre sont les vestiges d'un moulin à eau, le moulin saint Pierre. 

Le musée de l'Hospice Comtesse. 
Il ouvre à 10 heures, il est trop tôt, nous poursuivons à la découverte de son environnement proche. 

L'église Notre Dame de la Treille. 

L'église Notre Dame de la Treille. 

Après avoir fait une pause et pris un café,  nous voilà devant le musée de l'Hospice Comtesse et c'est ouvert  !

Le musée de l'Hospice Comtesse. 

Le musée de l'Hospice Comtesse. 
De suite, je pense à notre Bailliage d''Aire sur la Lys qui a le même "décor" sous ses arcades !

Le musée de l'Hospice Comtesse. 
Quelle belle surprise !





Le musée de l'Hospice Comtesse. 
Une exposition temporaire de Charles SZYMKOWICZ. Exposition : 20 avril - 21 juillet.
Un médiateur nous commente la visite. 



Nous sommes dans la salle des malades de l'Hospice Comtesse. 
Voyez la charpente  !




LA CHAPELLE

Reconstruite après l'incendie de 1649, la chapelle est rehaussée puis séparée de la salle des malades par un jubé. Entre 1653 et 1703, elle se dote d'un riche décor et de nombreuses œuvres sont commandées aux artistes lillois ou régionaux.

Pour les peintures, il est fait appel à Arnould de Vuez (1642-1720), chargé du tableau du maître autel, La Présentation de la Vierge au Temple, et d'un ensemble de treize toiles destinées à garnir les murs. Deux groupes sculptés, Saint Joseph et l'enfant Jésus et Sainte Anne et la Vierge enfant, prennent place dans des niches richement ornées de coquillages et de cornes d'abondance.


A l'extrémité,  on découvre la chapelle, les tableaux et sa superbe charpente.

LA FONDATION DE L'HÔTITAL NOTRE-DAME

L'auteur de la toile : ANONYME.
Huile sur toile.
1632
Cette vaste composition est l'unique représentation de la salle des malades de l'Hôpital Comtesse avant la Révolution et résume parfaitement l'idéal hospitalier.
Fondée en 1237, l'hôpital est placé sous la protection de la Vierge représentée en majesté au centre du tableau.
A sa droite, sobrement vêtue, sans couronne, la comtesse Jeanne porte la maquette d'une église, symbole de son acte de fondation.
De l'autre côté de la Vierge, la comtesse Marguerite plus mondaine et portant une couronne, contraste avec la noble simplicité de sa sœur. Héritière de Jeanne en 1244, Marguerite confirme et augmente cette fondation.
Les deux comtesses tiennent un blason aux armes de Flandre.

L'IDEAL HOSPITALIER.

L'Hospice Comtesse est placée sous la protection de deux saints présents en retrait des deux communautés religieuses. Saint Augustin, auteur de la règle de vie observée par la communauté religieuse de l'hôpital et Sainte Elisabeth de Hongrie, patronne des organisations charitables, reconnaissable à sa double couronne et à la bourse renversée, symbole de sa générosité envers les pauvres.
L'hôpital est, en ce début du XVIIe siècle, un lieu à la double vocation : médicale et spirituelle. Il s'agit pour les Augustins et Augustines qui ont en charge le bon fonctionnement de l'établissement, de soigner les corps et de soulager les âmes.

L'ADMINISTRATION DE L'HÔPITAL 

L'Hospice Comtesse est un établissement au fonctionnement administratif complexe. Le maître veille aux recettes et dépenses ainsi qu'au maintien des droits de l'hôpital alors que la prieure assume l'administration quotidienne, répartit les tâches, décide de l'admission des malades et fait le choix du médecin, du pharmacien et de l'apothicaire.
Deux proviseurs de l'hôpital, des ecclésiastiques, sont chargés de surveiller le temporel (gestion de l'hôpital) et le spirituel (observance de la règle).

L'ACCUEIL DES MALADES 

Visibles en toile de fond de la composition, les patients disposent d'un lit sur la longueur des murs de la salle des malades et d'une niche pour leurs effets personnels. Les lits sont munis d'une couverture brodée aux armes de Flandre et de rideaux qui isolent les malades du froid.
Au centre du tableau s'ouvre une salle de quelques lits. Il s'agit vraisemblablement d'une infirmerie pour les maladies graves car on y distingue un prêtre s'avançant pour l'extrême onction et une sœur veillant un malade.

En 1853, le plafond à caisson 
est décoré de 66 écussons représentant les bienfaiteurs de l'hôpital.

Les noms de toutes les familles des bienfaiteurs de cette chapelle apparaissent sur la charpente richement décorée. 

La fin de l'exposition temporaire de Charles SZYMKOWICZ "cohabite" 
avec le décor d'origine de la chapelle. 

Que de jolies et toniques couleurs,  il manque le bleu du ciel.....


Nous sortons de la chapelle pour rejoindre la CUISINE.

La cuisine de l'Hospice Comtesse. 
CUISINE
La cuisine de l'ancien hôpital évoque l'intimité d'une maison flamande du XVIIe siècle avec ses murs recouverts de carreaux de faïence lillois directement empruntés aux modèles hollandais des XVIIe et XVIII siècles. Peints à la main en camaïeu de bleu cobalt, ils proposent une grande variété de thèmes ordonnancés en séries comme les bergers- bergères, les monstres marins ou les jeux anciens.
Dans cette cuisine, religieuses et cuisinières préparent les repas de la communauté et des malades. Le mobilier fonctionnel témoigne de cette activité. Le meuble bas surmonté d'un bloc de pierre bleue sert, à la fois, de table de découpe et de garde-manger. Les vantaux de bois au-dessus de l'âtre généreux de la cheminée rappellent la présence d'anciens fumoirs à viande ou à poisson.

PIETER AERTSEN
Amsterdam, 1508 id., 1575
Fermière hollandaise
1543
Dans cette scène profane où se mêlent l'art du portrait et celui de la nature morte, Pieter Aertsen traduit de façon réaliste une activité quotidienne et familière de son époque. Il s'agit d'une fermière, vêtue en costume local, présentée de manière monumentale telle " une glorification audacieuse de la femme du peuple ". 
Cette impression est accentuée par un cadrage volontairement resserré dans lequel ressort une imposante nature morte aux tons vifs et francs, reflet de l'originalité du maniérisme hollandais du XVIe siècle.
Huile sur toile.
Cette paysanne se présente fièrement entourée de sa production destinée à la vente: œufs, lait, tonneaux de bière ou de vin et entre ses mains, dans un plat, deux portions de beurre moulé.
Sous l'Ancien Régime, les populations des villes de Flandre et d'Artois ont un goût immodéré pour le beurre salé. Selon le récit des voyageurs étrangers, les Lillois en consomment quotidiennement accompagné de pain. Pour pallier l'approvisionnement insuffisant en lait, les châtellenies d'Ypres et de Furnes sont souvent sollicitées et l'importation des beurres de Hollande et de Frise, voire d'Angleterre, reste nécessaire.




JACOB VANES
Anvers ?, vers 1595 - id., 1666
Nature morte avec huîtres et fruits
XVIIe siècle, Flandre
Maître de la Guilde de Saint Luc en 1617, Jacob van Es est réputé en Flandre pour la réalisation de sobres natures mortes.
La composition juxtapose sur une simple table en bois nu les éléments d'un " ontbije ", repas que l'on pouvait prendre à toute heure du jour. Les huîtres ouvertes, l'abondante corbeille de fruits, les verres remplis de vin s'offrent à notre vue et incitent à la dégustation.
Cette Nature morte avec huîtres et fruits provient de l'abbaye de Cysoing, une abbaye étroitement liée à l'hôpital Comtesse car nombre de ses maîtres en étaient issus.
Huile sur bois
Très appréciées des sociétés aristocratiques et bourgeoises du XVIIe siècle, les huîtres sont souvent représentées. Elles peuvent être chargées d'une connotation symbolique associée à l'érotisme ou empreintes de religiosité à l'image de Marie ayant donné le jour à la première perle.
La lumière d'automne met en évidence certains effets de matière: elle accroche l'or des grains de raisin à la peau légèrement voilée et l'éclat rouge de la pomme; elle souligne l'enveloppe ligneuse des noix et révèle la chair laiteuse des huîtres de Zélande.

Buffet à trois portes ou dresche
Première moitié du XVIIe siècle
Ce meuble, de forme oblongue, est assez rare au XVIIe siècle. Généralement fabriqué aux dimensions de la pièce pour laquelle il était conçu, ce buffet bas fut sans doute, dès l'origine, un meuble de communauté. La présence de colonnes torses l'apparente aux dresches conservés dans les hôpitaux de Bruges, où ce motif eut la faveur des artisans.

Pot à beurre
XIXe, Beugnies (Nord)
Au XIXe siècle, les pots en grès sont fréquemment utilisés pour le conditionnement du beurre. Pour sa conservation, le beurre est fondu dans un chaudron, les impuretés remontent à la surface et sont retirées. Le beurre ainsi clarifié, est coulé dans un pot en terre vernissée que l'on range dans un endroit frais, de préférence à la cave.



ΑΝΟΝΥΜΕ
Intérieur d'une cuisine ou Le Christ avec les pèlerins d'Emmaüs
Fin XVIe/début XVIIe siècle
Cet épisode du repas chez Emmaüs prend la forme d'une scène de genre intimiste au cœur d'une demeure bourgeoise flamande du XVIe siècle. Deux lectures de l'œuvre coexistent. L'une, profane, présente un intérieur de cuisine, prétexte à la description méticuleuse du mobilier, des ustensiles et des aliments: buffets bas et dressoirs, grils et broches, dinanderie, volailles et gibiers. L'autre, sacrée, met en scène le Christ ressuscité et ses convives attablés, et suggère l'Eucharistie comme en atteste la présence du pain sur la table et du vin en réserve dans un rafraîchissoir.
Le service des rôts correspond aux pièces de viande cuites à la broche. II peut, à la fois s'agir de gibier, de viande d'élevage ou de volailles domestiques ou sauvages. Cette cuisson est depuis le Moyen Âge tout particulièrement appréciée de la noblesse.
La scène avec les pèlerins d'Emmaüs (Evangile selon Saint Luc) est une figuration de la Cène avec un nombre plus restreint de convives. C'est, en quelque sorte, une image de renouvellement de la foi ranimée par l'expérience de la rencontre du Christ ressuscité.


Rafraîchissoir (détail du tableau).
XVIIe siècle, Hollande
Avant l'apparition des premières machines frigorifiques au XIXe siècle, on utilisait d'élégants objets de table, les rafraîchissoirs. Habituellement remplis d'eau froide ou de glace en hiver, ils permettaient de maintenir au frais les boissons tel que le vin. Entre le XVI et le XIXe siècle, ces récipients se développent selon un nouvel art de vivre et s'invitent sur les tables des élites, répondant ainsi au goût prononcé des convives pour la consommation du vin frais.


Ensuite nous découvrons le REFECTOIRE.

C'est dans cette pièce que les religieuses s'attablent pour prendre leur repas en silence pendant que l'une d'elles lit des passages de la Bible, assise en hauteur sur une chaise de lecture. L'inspiration religieuse du mobilier et des objets de ce réfectoire nous restitue l'ambiance solennelle de cet ancien hôpital. La spiritualité des lieux est notamment confortée par des œuvres de commande comme La Foi (1704) d'A. de Vuez, peintre attitré de l'hôpital, ou la statue de Saint Augustin qui nous rappelle la doctrine de la communauté
Le répertoire iconographique qui orne le mobilier - guirlandes de fruits, cornes d'abondance, figures humaines - se rattache à une tradition commune à la Flandre et se retrouve sur les façades lilloises des XVIIe et XVIIIe siècles.

JOACHIM PATINIR (GENRE DE)
Dinant, 1480 -  Anvers 1524.
Paysage avec la fuite en Egypte
XVIe siècle
Ce sujet est, au XVIe siècle, particulièrement prisé des artistes des écoles du Nord. Cette œuvre flamande s'inspire de Joachim Patinir, premier grand paysagiste de la peinture occidentale. Cet épisode religieux a pour cadre la vallée de la Meuse. L'artiste explore la perspective atmosphérique : les lointains sont représentés avec un subtil dégradé de bleus, de verts et de gris pour aboutir enfin à une ligne d'horizon baignée d'une lumière évanescente.

ARNOULD DE VUEZ
Saint-Omer, 1644 - Lille, 1720
La Foi 1696
Huile sur toile, grisaille.


Buffet à deux corps ou Troonkast
Troisième quart du XVIIe siècle
En ouvrant le meuble, on découvre au fond du corps supérieur deux panneaux de marqueterie de facture naïve, mettant en scène deux personnages dans un décor champêtre.
Chêne foncé

LOUIS DE CAULLERY
Caullery, vers 1580 - Anvers, 1621/22
La Sainte Famille entourée d'anges musiciens
Début XVIIe siècle, Flandre
Huile sur bois

JAN I BRUEGHEL (DE VELOURS OU L'ANCIEN)
Bruxelles, 1568 - Anvers, 1625
Médaillon avec Vierge à l'Enfant
XVIIe siècle, Flandre
Jan I Brueghel est le créateur d'un motif de dévotion, celui de la guirlande sacrée entourant une Vierge à l'Enfant. Sous son pinceau, la guirlande met en valeur le caractère saint du médaillon central. Cette couronne concentre éclat, lumière et couleurs, dans laquelle chaque fleur prend valeur de symbole. Grand connaisseur de la botanique, il est réputé pour avoir peint plus de deux cents espèces.
Huile sur cuivre

ARNOULD DE VUEZ
Saint-Omer, 1644-Lille, 1720
Sainte Zite 1696
Huile sur toile
Buffet-panetière ou Ribbank
Troisième quart du XVIIe siècle. Flandre
Chêne


Au centre au dessus de la cheminée
ANONYME
Nativité
XVII siècle
Copie d'après la Nativité de Martin de Vos exposée dans la cathédrale d'Anvers.
Huile sur bois
ECOLE FLAMANDE
Saint Augustin
XVIe siècle
Dès 1245, la communauté religieuse qui administre l'hôpital observe la règle de Saint Augustin. Pendant près de six siècles, cette règle de vie est lue chaque semaine par les religieuses. Elle doit permettre l'unité communautaire des sœurs, dans la concorde et la charité. Les sœurs doivent alors obéissance au maître et à la prieure. Elles vivent dans la chasteté et ne possèdent rien en propre. Elles se soumettent régulièrement à de nombreuses pratiques ascétiques, faites de jeûne et d'abstinence, et leur journée se partage entre les devoirs religieux et les soins aux malades.
Chêne

JOACHIM PATINIR (GENRE DE) Dinant. 1480 - Anvers, 1524
Retour de la Sainte Famille à Nazareth XVIe siècle
Huile sur bois

Chapelle d'applique abritant une Vierge à l'Enfant
XVIIe siècle
Noyer sculpté

Ensuite,  nous entrons dans le PARLOIR et LES APPARTEMENTS de LA PRIEURE et nous en découvrons le décor. 

A la tête de la communauté se trouvent le maître et la prieure chargés de veiller aux intérêts de l'hôpital et à l'exécution du règlement monastique. C'est dans le parloir que la prieure reçoit en audience privée les hôtes de marque, les visiteurs de passage et les familles des religieuses. A cette pièce succèdent un bureau ou petit salon, un vestiaire et un oratoire. Outre les boiseries du XVIIe siècle qui accentuent le caractère intimiste des lieux, le banc-coffre, à la fois siège et rangement, est un mobilier traditionnellement rencontré dans les hôpitaux.

Voici le portrait de Jeanne de Flandre et de Hainaut.. 
ALEXIS DU RIETZ
Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut 1681-1682
Abandonnée par son père Baudouin IX parti aux croisades, Jeanne est élevée, avec sa sœur Marguerite, à la cour de France. Elle est mariée à Ferrand de Portugal qui est emprisonné après la défaite de Bouvines en 1214. Dès lors, à l'âge de 14 ans, elle est la première femme à diriger les riches comtés de Flandre et de Hainaut de 1205 à 1244.
Pour gouverner, Jeanne s'appuie sur une chancellerie efficace et met en place un droit institutionnel et urbain qui favorise le redémarrage économique de la Flandre. Née dans un monde contrôlé par les hommes, elle fonde et soutient un nombre impressionnant de communautés religieuses féminines dont l'Hospice Comtesse de Lille.
Huile sur toile

Marguerite de Flandre, sœur de Jeanne de Flandre.
ALEXIS DU RIETZ
Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut
1681-1682
Marguerite succède à sa sœur Jeanne en 1244 et règne jusqu'en 1280 sur le comté de Flandre et de Hainaut.
Marguerite poursuit et pérennise l'œuvre de Jeanne. Elle partage un même souci de proximité et de charité à l'égard de ses sujets. Lille figure alors au premier rang des cités de Flandre favorisées par sa générosité.
Marguerite s'éteint à l'âge de 79 ans. Sa disparition provoque une querelle entre la maison des Avesnes et celle des Dampierre qui aboutit à une séparation des comtés de Hainaut et de Flandre.
Huile sur toile
Evénement marquant pour les Lillois : Marguerite instaure en 1270, en plein épanouissement du culte marial, la grande procession en l'honneur de Notre-Dame de la Treille.

ECOLE FLAMANDE
Huit ex-voto provenant de la Chapelle Notre-Dame d'Assistance
XVIIe siècle
Huiles sur toile
Huit ex-voto du XVIIe siècle, offerts à la Vierge en remerciement de la guérison ou du sauvetage d'un enfant, apparaissent comme de fervents témoignages de piété populaire.

BERNARD-JOSEPH WAMPS
Lille, 1689-id, 1744
Le Songe de Joseph ou L'ange gardien ordonnant à Joseph de fuir en Egypte
1731
Né dans le quartier Sainte-Catherine de Lille, d'un père céramiste, Bernard-Joseph Wamps est influencé dans son art par les modèles utilisés dans la manufacture familiale. II obtient le grand prix de l'Académie de peinture en 1715. Après la mort d'Arnould de Vuez, dont il fut l'élève, Wamps devient peintre pensionné de la ville de Lille et s'installe, à partir de 1720, rue du Metz. Commandée pour l'Hospice Comtesse, cette peinture représente le Songe de Joseph ou l'annonce du Massacre des Innocents. Un archange pousse Joseph à partir; prélude à l'épisode de la fuite en Egypte. A gauche, en arrière-plan, Marie apparaît berçant Jésus endormi. Cette image fait écho aux soins prodigués à l'hospice aux personnes malades ou dépendantes.
Huile sur toile

Armoire coffre-fort mauresque
XVII siècle
Bois, metal et cuir


L'appartement de la Prieure. 



LA PHARMACIE
Cette reconstitution d'une officine des XVIII| début XIXe siècles suggère l'ancienne fonction hospitalière des lieux. Le tableau La Leçon de pharmacie, représentant huit augustines assises dans l'apothicairerie de l'Hôpital de Seclin, témoigne de la tradition d'accueil des institutions charitables des siècles passés ainsi que des missions "médicales" confiées aux religieuses. Les soins du corps consistent alors en mesures d'hygiène et de réalimentation, en un nettoyage et pansement des plaies et en une prescription de médicaments. Ainsi, à partir des plantes cultivées dans le jardin ou achetées en ville, les religieuses fabriquent les remèdes qu'elles conservent dans des pots pharmaceutiques semblables à ceux exposés : chevrette, pot canon, pilulier, bouteille, etc.


Tout à fait en haut : plaque commémorative Les Orphelins de la Grange
XVIIe siècle, Lille
En 1477, un établissement pour orphelines voit le jour à la demande du Magistrat de Lille. Peu de temps après, l'Orphelinat de la Grange, fondé par Jehan Van der Poele, chanoine de la Collégiale Saint-Pierre, ouvre ses portes à un grand nombre d'enfants abandonnés dans une grange. Cet orphelinat prend par la suite le nom des Bleuets, en raison de l'uniforme bleu porté par les enfants.
Laiton

En haut à droite dans la vitrine : plaque commémorative de l'Hôpital Stappaert.
1674, Lille
La Maison Notre-Dame des Sept Douleurs est fondée en 1652, par le bourgeois Jean Stappaert. Ce dernier fait don d'une maison à l'angle des rues du Plat et de la Vignette pour héberger des orphelines natives de Lille de 5 à 15 ans. Cette fondation est finalement rebaptisée du nom de son créateur.
Laiton

A gauche : Vierge à l'Enfant XVIIIe siècle, Lille
Cette sculpture se trouvait dans la niche au-dessus du porche d'entrée, côté cour d'honneur, de l'Hospice Comtesse de Lille.
Bois polychrome

Au centre en bas de la vitrine : Clochette
Fin du XVIe siècle
Cette clochette, décorée d'ornements et de figurines représentant l'Annonciation, provient de l'hôpital des religieuses Augustines, fondé en 1255 à Cassel.
Bronze. Don du docteur Desmyttère

En bas à gauche : Custode de charte de l'hôpital Saint-Julien
XIVe siècle, Lille
Custode en cuir ouvragé et frappé représentant les armoiries des fondateurs de l'hôpital Saint-Julien, situé rue Basse à Lille. Les blasons sont ceux de Phane Denize, de son époux Jean le Toillier et de leurs alliés. Des animaux fantastiques ornent les autres côtés.
Bois recouvert de cuir repoussé et gravé, métal.


JORIS VAN SON
Anvers, 1623 id., 1667
Nature morte, fruits et verre de vin
XVIIe siècle, Flandre
Huile sur toile

GEORG FLEGEL (D'APRÈS)
Olomouc (Moravie), 1566 - Francfort-sur-le-Main, 1638
Vase de fleurs, avec coupe de fruits et verre d'eau
XVIIe siècle
Au XVIIe siècle, les bouquets de fleurs sont porteurs d'un discours allégorique et religieux. Ces compositions florales savantes rappellent avec délicatesse le caractère éphémère de l'existence. Georg Flegel compose ici une ode à la nature avec la précision d'un botaniste, tout en parsemant sa composition d'une multitude d'éléments évocateurs.
Au cours du XVIIIe siècle, essentiellement décoratifs, ces bouquets seront de purs objets de délectation dans un contexte essentiellement profane.
Huile sur toile

JACOB MARREL
Frankenthal, 1614 - Francfort-sur-le-Main, 1681
Fleurs, perroquet et mésange
XVIIe siècle
Huile sur toile

PIETER BRUEGHEL II, LE JEUNE
Bruxelles, 1564 - Anvers, 1638
Le printemps
XVIIe siècle
Cette scène de genre au titre évocateur interpelle sur le rythme des saisons et illustre la renaissance de la nature au printemps. Ce sujet s'inscrit dans la pure tradition des calendriers dépeints dans les manuscrits enluminés de la fin du Moyen Âge. Véritable hymne à la nature, cette composition très codifiée évoque aussi les rapports qui unissent les hommes au sein du corps social de la Renaissance. Paysans et paysannes s'affairent aux tâches domestiques tonte des moutons, entretien des parterres de fleurs sous le regard attentif des femmes de ce domaine seigneurial.
Huile sur bois



Nous montons à l'étage pour accéder à la LINGERIE.

Dans cette pièce, les augustines entretiennent le linge et les draps destinés aux malades et confectionnent parfois des vêtements. L'accueil du malade est en effet entouré d'un rituel reposant sur des mesures d'hygiène corporelle ou la propreté des habits. Pour accomplir leur tâche, les religieuses utilisent alors un mobilier approprié : table à laver, presse à linge pour défroisser les tissus, armoire et coffre pour ranger les effets.

Quant au costume de la sœur augustine, il se compose d'une robe blanche, d'un scapulaire gris, d'une ceinture avec chapelet et d'une cornette avec guimpe et voile. Cette tenue est simple et elle symbolise, comme les cheveux fondus, l'humilité des religieuses.


Presse à linge ou à lin aux plateaux à calandrer
XVIIe siècle, Flandre
La monumentalité de ce meuble témoigne de l'importance du beau linge dans les riches maisons flamandes.
Cette presse est composée de plusieurs plateaux superposés entre lesquels on glisse le linge à "calandrer" (repasser, défroisser), et que l'on serre fortement à l'aide d'une grosse vis en bois.
Au XVIIe siècle, la lessive se fait en plein air. L'oxygène d'un gazon bien vert rend le linge plus blanc. Une fois amidonné, le linge est placé dans la presse qui lui donne le bon pli.
Chêne



Puis dans ce qui fût autrefois le DORTOIR :

LILLE : UNE VILLE, UN DÉCOR
Aux XVIe et XVIIe siècles, la sculpture décorative présente dans la ville connaît un grand engouement. La publication de recueils de modèles renouvelle le répertoire ornemental lillois. De nouvelles iconographies apparaissent: des figures humaines, animales ou même hybrides comme des sirènes sont sculptées sur bois ou en pierre pour embellir les maisons et les bâtiments civils et religieux.
Les boiseries recouvrant les murs et les semelles de poutres s'ornent de sujets sacrés dans les églises et de motifs profanes et exotiques dans les autres édifices. Ainsi, les personnages coiffés de turbans de l'ancienne halle échevinale de Lille rappellent les conquêtes espagnoles aux Amériques; les chérubins de la salle du Conclave du Palais Rihour illustrent les échanges artistiques entre la Flandre et l'Italie.


Allégorie de la Justice
1718
La statue représentant une allégorie de la Justice, réalisée en 1718, ornait la chapelle du Palais Rihour devenue Salle du Conclave.
Son emplacement est connu par cette photographie de la fin du XIXe siècle, alors que la chapelle était occupée par les collections du Musée d'Archéologie de la Ville de Lille.
Chêne doré et polychromé, cordelettes.

ANONYME
Vue de la Grand'Place de Lille
XVIIe siècle
Conforme à l'organisation des places médiévales, cette place jusqu'alors dénommée "marché" est un organe urbain fonctionnel où cohabite un ensemble d'édifices disparates: visible à droite, la Halle Échevinale - siège de la vie municipale, à gauche, une prison reconnaissable à ses fenêtres grillagées et son pilori - symboles du pouvoir judiciaire. Une fontaine au change emblème de l'autonomie marchande - et une chapelle sont également représentées. En arrière-plan, "le rang aux poteries" constitué de hautes maisons construites en bois et pourvues de lourds auvents offre un décor architectural d'inspiration flamande

Quelques faïences créées par des faïenciers lillois.


La création des potiers de terre lillois.

Assiettes à décor de cartes à jouer. 

Vaisselle au décor rocaille. 


LILLE, VILLE MARCHANDE

Ville commerçante, Lille est une cité prospère dès le Moyen Âge. Elle doit notamment sa fortune aux échanges de marchandises textiles par voies navigables: la Deûle mène à la Lys, affluent de l'Escaut, et aux riches villes flamandes. La vie marchande mais aussi municipale, représentée par la halle échevinale où siège le Magistrat, se concentre sur le forum connu plus tard sous la dénomination de place du Marché puis Grand'Place.
Si les échevins contrôlent et réglementent la vie de la cité, les négociants, artisans et ouvriers s'organisent quant à eux en corporations de métiers pour défendre leurs intérêts économiques et se porter mutuellement secours. Chacune d'elles possède son pendant religieux, les confréries, placées sous l'invocation d'un saint patron protecteur

Les outils des orfèvres lillois. 


Pichet de la corporation des tailleurs.

Pot de la corporation des tisserands.



LILLE EN FÊTE
Fêtes populaires et cérémonies officielles rythment la vie de la cité lilloise. Ces réjouissances sont l'occasion d'intégrer des cortèges historiques qui entretiennent la mémoire collective. Parmi les plus appréciées se distinguent les fêtes de confréries ou de corporations qui honorent leur saint patron, à l'image de Saint Nicolas célébré par les dentellières dans La fête du Broquelet de François Watteau (1758-1823).
À Lille, la grande procession est un marqueur de l'ordre hiérarchique idéal de la cité. Chaque année, accompagnant la déambulation de la statue de Notre-Dame de la Treille, c'est un grand théâtre social qui anime les rues de la ville au rythme du défilé des corps de métiers, du clergé et du Magistrat.

FRANÇOIS WATTEAU Valenciennes, 1758 Lille, 1823
La fête du Broquelet
Lille, 1803
Jadis manifestation populaire somptueuse, cette représentation de la fête patronale des dentellières lilloises avait lieu à la Saint-Nicolas d'été, dans la guinguette de la Nouvelle-Aventure située dans le faubourg de Wazemmes. Le 9 mai, dernier jour de la fête, était marqué par la translation de Saint- Nicolas consistant à noyer symboliquement une statue du saint dans la Deûle. La fête du Broquelet disparait en 1862 avec la destruction de la Nouvelle- Aventure. A l'emplacement de ce qui était la plus fréquentée des guinguettes lilloises se tient aujourd'hui le marché de Wazemmes.
Huile sur toile

Une torche des porteurs au sac.

FRANÇOIS WATTEAU Valenciennes, 1758-Lille, 1823
La procession de Lille de 1787
Lille, 1800 1801
La procession de Lille est instituée en 1269 par Marguerite de Constantinople, en l'honneur de Notre-Dame de la Treille. Elle a lieu début juin, le premier dimanche suivant la Trinité. Cette fête est à l'origine exclusivement religieuse : les différentes congrégations défilent avec la statue de la Vierge et les châsses contenant des reliques. Peu à peu, des éléments profanes intègrent le cortège et aux religieux se joignent très tôt les confréries et les corps de métiers groupés autour de leur torche - long bâton surmonté d'une chandelle et des attributs d'un corps de métier. La procession est supprimée par la Convention en 1793.

Torche de corporation avec statuette d'abbé pour la procession de Lille.

FRANÇOIS WATTEAU Valenciennes, 1758 - Lille, 1823
La braderie
Lille, 1799 1800
La braderie de Lille trouve son origine dans les "franches foires" du XIIe siècle organisées sur le modèle des foires de Flandre et de Champagne. Dans le cadre de ce rendez-vous annuel, dont le premier jour est fixé au 30 août, les domestiques et valets obtiennent l'autorisation de vendre les friperies de leurs maîtres et disposent ainsi d'un pécule supplémentaire. Peu à peu, la population s'installe dans les rues de la ville pour exposer les biens qu'elle destine à la vente transformant cet épisode de la foire en un grand vide-grenier, devenu la célèbre braderie de Lille.
Huile sur toile

Torche de la corporation des poissonniers.



LILLE ET LE MONDE

Proche de grands ports, Lille est influencée, aux XVIIe et XVIIIe, par le commerce avec le Nouveau Monde, qui consiste le plus souvent à tirer un parti exclusif des ressources naturelles et humaines des pays colonisés. De l'infiniment grand - les globes - à l'infiniment petit - le microscope -, cette section évoque l'accueil que réservent les Lillois à la science et aux idées du siècle des Lumières.
Avec l'exploitation des richesses coloniales, les Lillois découvrent de nouveaux produits exotiques (thé, chocolat, sucre, tabac...) et les arts de la table s'enrichissent alors d'ustensiles adaptés.
À la fin de l'Ancien Régime, les Lillois font preuve d'un engouement pour l'expérimentation scientifique. L'aérostation fascine la population, comme le démontre l'enthousiasme de la foule lors de La 14ª expérience aérostatique peinte par Louis-Joseph Watteau (1731-1798).

LOUIS WATTEAU Valenciennes, 1731 - Lille, 1798
Le retour à Lille des aéronautes Blanchard et Lespinard
1785
Le retour des aéronautes à Lille est beaucoup plus long que les sept heures de leur voyage en ballon. Ils sont accueillis à Lille le 30 août, en fin d'après-midi, devant la Porte des Malades (Porte de Paris) par une foule en liesse. Le Magistrat leur dépêche un carrosse et un détachement de douze dragons joue la musique du régiment.
Huile sur toile

LOUIS WATTEAU Valenciennes, 1731 - Lille, 1798
La quatorzième expérience aérostatique de Blanchard et Lespinard à Lille le 26 août 1785
Le 7 janvier 1785, en compagnie de l'anglais Jeffries, le physicien Blanchard entreprend la première traversée aérienne Douvres-Calais en aérostat gonflé à l'hydrogène. Cet exploit incite le chevalier Pâris de Lespinard, créateur de l'hebdomadaire Les Feuilles de Flandre à organiser à Lille une ascension aérostatique en compagnie de Blanchard. Le 26 août 1785, à 11h, la nacelle s'envole de l'esplanade du Champ de Mars à Lille devant un parterre de spectateurs privilégiés.
Clés de la ville de Lille
XVIIe siècle
Comme dans toutes les villes fortifiées, les portes de Lille étaient fermées la nuit. La possession des clefs était signe de pouvoir sur la cité. Elles étaient entre les mains du rewart, premier dignitaire du Magistrat. Celui-ci devait non seulement être bourgeois de Lille, mais aussi natif du lieu puisque la sécurité de la ville lui incombait. Les clefs sont symboliquement remises à Louis XIV le 28 août 1667, lorsque le roi de France fait son entrée dans Lille après avoir envahi la Flandre.

Plat
XVIIIe siècle
Lors de la guerre de Succession d'Autriche, Louis XV envoie deux armées pour conquérir les Pays-Bas. Le roi de France suit la progression de ses armées. Aussi après s'être arrêté à Bouchain et à Douai, il arrive à Lille pour y séjourner du 12 au 14 mai 1744. À son arrivée, à la première barrière de la Porte des Malades, les clefs, accompagnées de ce plat, lui sont présentées par le rewart, en présence des membres du Magistrat et du gouverneur de Lille Joseph-Marie de Boufflers (2ème fils du Maréchal).
Cuivre doré et repoussé

D'APRÈS ANTOINE COYSEVOX Lyon, 1640-Paris, 1720
Buste de Louis XIV, roi de France (1638-1715) XVIIe siècle
Au lendemain de la capitulation de Lille, le gouverneur espagnol Philippe- Hyppolyte-Charles Spinola envoie à Louis XIV, le marquis de Richebourg et le Rewart de la ville Jacques Petitpas pour lui présenter les conditions de leur reddition. Le roi accorde plusieurs clauses telles que la libération des prisonniers, le maintien des privilèges et coutumes des bourgeois lillois ou encore l'autorisation du seul culte de la religion catholique.
Marbre

JEAN-MARC NATTIER DIT LE JEUNE
Paris, 1685-Paris, 1766
Portrait du duc de Boufflers
XVIIIe siècle
Nommé maréchal de France en 1693, Boufflers reçoit la charge de gouverneur général de Flandre, Hainaut et Cambrésis en 1694. En 1708, avec son régiment de 9000 hommes et à l'issue d'un siège de 5 mois, il se replie en dernier recours dans la citadelle de Lille. Son héroïsme, salué par ses ennemis, lui permet de se retirer dans les honneurs de la guerre. Sa bravoure, sa fidélité et son dévouement envers le roi expliquent ce portrait réalisé par Nattier, l'un des peintres favoris de la noblesse française.
Huile sur toile.

Console dite "Table du gouverneur"
Fin XVIII siècle
Le plateau de cette console (petite table étroite placée contre un mur) illustre un épisode de la guerre de Succession d'Espagne, celui du siège de Lille de 1708. Le 10 août 1708, la ville est assiégée par une imposante armée sous les ordres du Prince Eugène de Savoie (Saint-Empire), du duc de Marlborough (Angleterre) et du Prince d'Orange-Nassau (Hollande). Le 25 octobre 1708, le maréchal français de Boufflers, sans vivres ni munitions, cède la ville aux assiégeants sur ordre du roi. II poursuit cependant la résistance et s'enferme avec la garnison dans la citadelle de Lille. Le 11 décembre 1708, la garnison capitule avec les honneurs de la guerre. Louis XIV élève le maréchal de Boufflers au rang de Pair de France. Lille reste sous domination anglo-hollandaise jusqu'au 11 avril 1713.

EDGAR BOUTRY
Lille, 1857-Levallois-Perret, 1938
Jeanne Maillotte
Début XXe siècle
Étude préparatoire pour le monument en l'honneur de Jeanne Maillotte, érigé en 1936, avenue du Peuple Belge à Lille.
Bronze

COPIE D'APRÈS CHRISTOPH AMBERGER
Nuremberg, vers 1500 - Augsbourg, 1562
Portrait de Charles Quint (1500-1558)
1532
Né à Gand en 1500, Charles V, dit Charles Quint, est élu en 1519 à la tête du Saint-Empire Romain Germanique face à son grand rival François 1er, roi de France. Il règne alors sur un immense empire, des Flandres à l'Italie et de l'Amérique latine aux portes de l'Empire ottoman, sur lequel "jamais le soleil ne se couche".
Charles Quint sait être attentif aux intérêts des Lillois. En 1531, l'empereur leur demande de mettre par écrit les coutumes de la ville qui sont homologuées et publiées en décembre 1533. Ainsi, les libertés et privilèges sur lesquels le Magistrat s'appuie pour administrer la ville sont garantis.
Huile sur toile, anciennement marouflée.

A titre personnel, je n'aime pas du tout ce personnage de Charles Quint pour la raison simple qu'il a anéanti Thérouanne !


ANONYME
Vue de la ville de Lille
XVIIe siècle
Face au surpeuplement - la population lilloise a presque doublé depuis la fin du XVe siècle - Charles Quint donne son accord en 1540 sur le principe d'une extension de l'enceinte. Une soixantaine d'années plus tard, la ville est agrandie sur son flanc sud-ouest et de nouveaux remparts sont construits. Cette vue du flanc occidental offre la perspective la plus proche de celle découverte par Louis XIV (1638-1715) avec son lieutenant-colonel Sébastien le Prestre de Vauban (1633-1707), lorsqu'aux premiers jours d'août 1667, le souverain décide de mettre le siège devant Lille.
Huile sur toile


LES FIGURES DU POUVOIR

De sa fondation en 1066 au siège de 1667 par les troupes de Louis XIV, Lille traverse quatre grandes périodes de gouvernance. Sous l'autorité des comtes de Flandre, vassaux du roi de France, la prospère cité lilloise est sujette aux tensions et aux convoitises. À partir de 1384, la Flandre est rattachée au duché de Bourgogne: sous l'égide du duc Philippe le Bon (1396-1467), Lille accroît son dynamisme marchand.
Avec le règne de Charles Quint (1500-1558), la cité passe sous domination espagnole. Elle connaît un XVIe siècle douloureux, entre conflits politiques et guerres de religions puis une période d'apaisement avec les archiducs Albert et Isabelle d'Autriche (1599-1633).
Louis XIV (1638-1715) revendique une partie des Pays-Bas espagnols et souhaite rattacher la Flandre au Royaume de France. Il conquiert la ville en 1667, faisant de Lille une grande capitale administrative.

Lydéric de Flandre et Richilde de France
À la fin du Moyen Âge, Lydéric est considéré comme le premier comte de la Marche de Flandre créée par Charlemagne pour contrer les invasions normandes. Décédé en 836, Lydéric est l'arrière-grand-père de Baudouin 1er comte de Flandre.




ARNOULD DE VUEZ
Saint-Omer, 1644 - Lille, 1720
Huit portraits des Comtes de Flandre Vers 1709-1712
Commandées vers 1710 pour l'antichambre de la salle du Conclave du Palais Rihour à Lille, les huit figures présentées appartiennent à une série de 23 portraits de comtes de Flandre et de Hainaut. Cette généalogie commence par Lydéric, "grand forestier" de Flandre, et se poursuit jusqu'à Charles II, souverain espagnol mort en 1700.
Dans la partie basse de chaque panneau, une légende rappelle les faits marquants propres à chacun. L'engouement pour la mode "chevaleresque" de la fin du XVIIe siècle est manifeste dans l'iconographie retenue.


La visite est terminée, nous rejoignons le centre ville pour partager le repas ensemble.














Voici la vidéo :