Mercredi 17 juillet 2024 - BERCK -SUR - MER.
Le matin sous un ciel gris, nous avons deux amies et moi-même participé à une balade découverte de Berck sur Mer en compagnie d'un greeter Jean Max bien connu des berckois. Jean Max nous avait donné rendez-vous à l'église Notre Dame des Sables où il nous a raconté l'histoire de l'église et également l'historique des établissements hospitaliers ainsi que l'histoire de "La Marianne toute seule". Malgré ses 84 ans, Jean Max, arrivé en vélo, nous a embarquées dans le passé, sa mémoire est excellente, Jean Max a su rendre la découverte passionnante, avec beaucoup de détails et des petites anecdotes et de l'humour ! Ensuite, nous avons cheminé dans les rues de Berck où Jean Max a effectué plusieurs arrêts devant des villas ou immeubles remarquables et il nous en a fait les commentaires : soit au sujet de l'architecture, soit au sujet des personnages importants qui y ont résidé.
Histoire résumée de "Marianne toute seule", Jean Max nous ayant donné beaucoup plus de détails :
En 1852, ayant perdu son mari et 4 de ses 6
enfants, du choléra, une femme fut surnommée la "Marianne toute seule".
Elle s'installa en bord de plage, pour garder les
enfants des femmes de pêcheurs, parties chercher des crevettes, tandis que
leurs maris étaient en mer.
Convaincue par un docteur, des bienfaits de l'air
marin iodé de Berck, elle accueillit ensuite huit enfants tuberculeux, qu'elle
emmenait sur une voiture traînée par un âne.
Ces enfants furent guéris et la rumeur enflant,
bientôt trente enfants malades lui furent confiés. L'hydrothérapie avait vu le jour. Des rampes
d'accès à la plage furent installées pour faciliter la descente des malades,
dans des chariots appelés " gouttières ".
L'Assistance Publique construisit un petit
hôpital, qui ne fit que grandir. Un " Hôpital maritime " devint l'un des
plus renommés au monde.
Le premier " Hébergement des familles
d'enfants hospitalisés " vit le jour, ancêtre de nos actuelles maisons
d'accueil près des hôpitaux.
Des mécènes fondèrent ensuite " l'Asile
Maritime " accueillant des hommes et femmes de plus de 60 ans sans
ressources, qui s'occupèrent par exemple de réparer les filets de pêche. Les
" Béguinages belges " et nos " Accueils de sans-abris "
étaient nés.
La vocation hospitalière de Berck (résumé)
Jean Max nous a donné beaucoup de détails au sujet des différents hôpitaux ayant existé ou existants encore à Berck.
Après le repas face à la mer, le ciel bleu et le soleil sont apparus, nous avons rejoint l'office de tourisme et nous avons grâce à une carte, parcouru "le parcours de la plage".
Une très belle journée qui s'est terminée par la vue d'une bonne cinquantaine de phoques en deux groupes (phoque veau marin gris clair, phoque gris de couleur plus sombre et de taille plus importante).
L'église Notre Dame des Sables vers 14h30.
L'église Notre Dame des Sables vers 9h30.
L'église a été agrandie.
Voici la partie la plus récente.
En 1882, la construction débute, sur les plans de Clovis Normand, et grâce à la récolte de fonds d’un comité tontinier (association d’épargne collective), aux souscriptions et l’organisation de concerts. Le Président Jules Grévy signe le décret d’ouverture au culte le 17 novembre 1886. Bénie sous le vocable « Notre-Dame-des-Sables », elle est inaugurée le 22 août 1887 en présence de l’Evêque d’Arras. L’église comporte 3 vaisseaux et mesure 35 m de long pour 14 m de large. Un chevet plat, agrandi de six travées en 1926-1927, termine les trois nefs au sud. Le clocher est couvert d’une flèche carrée. Les fenêtres possèdent des vitraux du maître-verrier Levêque de Beauvais et les murs sont ornés de peintures murales de René et Luc-Olivier Lesieur. Elles développent la vie du Christ. La charpente en pitchpin (pins de marais) est réalisée avec le procédé de « Hammer beam » (toit à poutres martelées), un style typique de l’architecture gothique anglaise du XVe siècle, ce qui en fait un monument très rare dans le nord de la France. Elle s’élève à 13 m de haut. Ses murs sont une alternance de briques rouges et ocres.
En 2022, après un important chantier de rénovation, l’église a retrouvé son aspect d’origine en bandes beiges et rouges (rouge barre), rappelant le maillot de bain de l’époque. À l’intérieur, tout est en bois ; son élégante charpente en pitchpin rappelle l’architecture anglaise du 15ème siècle et évoque les premiers chalets en bois berckois, du jamais vu dans le Nord de la France. Longtemps lieu de culte des malades et des baigneurs, on ne peut passer à côté en entrant dans l’église : un immense tableau, derrière l’autel, représente une vierge auréolée du soleil couchant, au sommet d’une dune. On doit ce tableau monumental à Henri Juncker, en remerciement de la guérison de son fils dans les hôpitaux de Berck. Mais bien d’autres fresques et vitraux méritent le coup d’œil.
La partie la plus ancienne.
Le tableau représente Notre Dame des Sables.
Madame Marie Luce Vaudry (épouse du propriétaire du Casino) a service de modèle pour l'artiste qui a peint ce tableau.
Les villas "Pierrot" et "Colombine", à droite "Arlequin" et Pierrette"
Elles appartiennent à des générations différentes de la même famille.
Les maisons dites "chalets" : particularité architecturale de la station, les maisons dites "chalet berckois" sont construites pour la villégiature. Elles sont disposées selon un plan en "L", composé d'un bâtiment latéral, d'un avant-corps et d'un bow-window. Elles ont un rez-de-chaussée surélevé, des élévations avec un premier étage carré et un étage dans les combles à travée. Elles sont érigées en retrait de la voirie avec un jardin pour les non mitoyennes ou alignées en front de rue. Leurs décors comprennent régulièrement un cartouche avec le nom de la maison, un jeu de couleurs, des murs à assises en briques alternées ou en lattes de bois. Aujourd'hui ces murs typiques de l'architecture balnéaire ont pour la plupart disparu sous des badigeons. Les toits à ferme sont parfois ornés de lambrequins ou à demi-croupe débordante.
Villa conçue par l'architecte Valette.
Cette maison fut pour un temps la résidence de Georges Bernanos.
Cette maison a appartenu au Baron (Ducellier ?) de Renty
La Villa Normande.
Foyer d'accueil médicalisé "Villa normande". Il appartient au groupe Hopale. Située rue de Lhomel, c'était une pension de famille qui a été réquisitionnée en 1915 pour devenir
Hôpital Temporaire N°45.
L'Hôtel Régina.
L'hôtel Régina avait été acheté
au début des années 1950 par les Houillères du Bassin du Nord et du
Pas-de-Calais (HBNPC) pour y aménager un centre de congés des mineurs qui a
ouvert le 4 juin 1952. Cet équipement venait compléter le centre de congés de
la Napoule. Avant son achat par les houillères, le bâtiment était une pension
de famille dénommée Villa de la santé. Il avait été conçu par
l'architecte Lasneret.
L'hôtel Régina.
Autrefois existait un immeuble appartenant à l'hôpital maritime de Berck.
L'hôpital maritime de Berck.
Institut de formation en soins infirmiers.
La balade commentée est terminée, Jean Max, greeter, nous quitte, nous le remercions chaleureusement.
L'un des deux bénitiers à l'entrée de l'église Notre Dame des Sables.
Tous deux ont été offerts par la Baronne de Rothschild.
C'est l'heure du repas, nous rejoignons le bord de mer.
Nous poursuivons notre découverte en suivant "le parcours de la plage" en le démarrant au lieu-dit "L'entonnoir"
L'hôpital maritime.
Berck Ville Hospitalière
Si le docteur Jules Danvin est le premier à tester la cure marine, c'est son confrère Paul Perrochaud qui mena dès 1857 les véritables premières expériences en confiant à la veuve Duhamel de Groffliers puis à Marianne Brillard dite "Marianne Toute Seule" un groupe d'enfants
Les essais sont concluants et en 1861 débute la construction du petit hôpital ou hôpital en bois dessiné par Emile Lavezzari. Rapidement trop petit, il est décidé la construction d'un hôpital plus important, toujours sur les plans de Lavezzari. Les travaux débutent en 1867 et le 18 juillet 1869, l'Impératrice Eugénie inaugure le nouvel édifice dénommé Hôpital Napoléon.
Dès les années 1870, les maisons de santé, sanatoriums et hôpitaux se multiplient : 1872 Hôpital Nathaniel-de-Rothschild, 1892 Hôpital Cazin - Perrochaud, 1901 Institut Calot, 1902 L'Hôpital Bouville 2... faisant de Berck une ville hospitalière à part entière.
En 1870, il reçoit le nom d'Hôpital maritime de la ville de Paris et en 1961 le nom d'Hôpital maritime de Berck-sur-Mer. D'abord consacré exclusivement aux soins des enfants, l'établissement est aujourd'hui un établisse- ment de soins de suite et de réadaptation adulte en hospitalisation complète.
Aujourd'hui, l'activité hospitalière emploie plus de 3000 personnes pour 1800 lits. Berck-sur-Mer est un pôle d'excellence médicale internationalement reconnu notamment en matière de chirurgie orthopédique et osseuse, rééducation et réadaptation fonctionnelle


Le calvaire des marins, le phare.
Le calvaire des marins, le phare au loin, le monument des internes.
Ce monument a été érigé suite à la disparition de deux médecins internes de l'Hôpital Maritime.
Les docteurs Charles HUBERT et Gaston CHASTAGNOL, partis chasser le canard dans la baie d'Authie sous un épais brouillard, ont été surpris par la marée montante et ils se sont noyés le 10 février 1907.
A l'initiative du Dr Ménard, des internes de l'Hôpital Maritime et de l'ensemble des internes des Hôpitaux de Paris, ce monument fut implanté à l'extrémité ouest de l'actuelle route du phare sur la propriété de l'Hôpital Maritime.
Lors d'une visite à Berck sur Mer le 19 mai 1913, Mme Raymond Poincaré se rendit au pied de la stèle pour rendre hommage aux deux médecins.
Lors de la seconde Guerre Mondiale, le monument fut détruit par l'occupant en 1942. Depuis, il ne subsiste que la partie supérieure du monument qui était partiellement ensevelie au pied du calvaire des marins.
Une colonie de phoques gris environ 40 à 50 phoques.
Une plus modeste colonie de phoques veau - marin.
Tout à fait à gauche, en bas de la photo : un petit phoque âgé d'une semaine qui ne trouve plus sa mère. le garde a averti l'infirmerie de Calais pour le prendre en charge.
Un gros phoque sur le dos formant la "banane" sautait !
Le bébé phoque se trouve au centre de la photo.
Je m'approche de la colonie de phoques gris mais je n'ai pas les chaussures adaptées pour marcher sur les pierres difformes au sol.
Une partie des phoques gris.
L'hôpital maritime de Berck.
Institut de formation en kinésithérapie et en ergothérapie.
On rejoint la maison où a résidé Georges Bernanos.
Autrefois c'était le Cottage des Dunes.
Actuellement, c'est le centre social de Berck.
Anciennement Casino des Lapins (Grand Casino des Dunes), appelé ainsi en raison de sa localisation dans les anciennes garennes du quartier de Lhomel, il fut construit en 1883. Peu fréquenté par les touristes, il est vendu en 1913 à Mr Vaudry 'propriétaire de la Villa Normande) qui le transforme en grand hôtel, puis en Cottage des Dunes.
En 1914, il devient l'hôpital auxiliaire n°44 et le foyer de l'école des interprètes, dont une des trois parties se trouvait au Grand Hôtel de France et des Bains 'emplacement actuel de l'Office de Tourismes).
Après la grande guerre, il est transformé en maison de pension pour les enfants malades. Agrandi en 1924 d'une galerie sur sa façade arrière, il est composé d'un plan en U, avec trois bâtiments surmontés de quatre étages. La partie centrale est surmontée d'un fronton portant le nom de l'établissement.
Le Cottage des Dunes (ancienne carte postale).
Voici la vidéo :