
MAGMAAutomne-hiver 2023-2024
La collection Magma est née à la suite de plusieurs voyages de Yuima Nakazato au Kenya. Au cœur de Nairobi, la capitale du pays, il visite la "montagne de détritus", une décharge alimentée par l'industrie de la fast fashion. Il est là directement confronté aux dérives de la surproduction de l'industrie du vêtement.
Au retour du Kenya, l'observation d'une œuvre gravée de Hokusai, le Aka-Fuji, où l'artiste représente le mont Fuji en rouge, fait naître chez le couturier la vision de ces paysages recouverts de lave, image à la fois belle et inquiétante. Il retravaille une photographie prise de la montagne d'ordures dans des teintes rouges pour la création d'un tissu imprimé -de façon numérique- avec des encres pigmentaires. La transformation du format et des coloris en estompe le caractère misérable pour en faire une image presque abstraite. Le rouge, souvent associé à la notion de danger ou de crise, devient pour le couturier une couleur qui invite au changement.

ATLAS
L'œuvre Atlas est le fruit d'un dialogue entre Yuima Nakazato et Lauren Wasser, un mannequin qui représente pour le couturier un exemple de dépassement de soi. En effet, cette femme a fait preuve de résilience et de force après la perte de ses deux jambes. Pour le créateur, ces mêmes qualités sont nécessaires dans la construction d'une mode durable, créant une harmonie entre les êtres vivants et la planète. Ici, Yuima Nakazato emploie la technique du Biosmocking® à partir des fils de Brewed Protein™™ de l'entreprise Spiber pour créer un vêtement qui reflète le caractère et l'identité du mannequin. "Elle aime la nature, notamment la mer et la sensation des vagues sur son corps. Pour Lauren, j'ai conçu des formes biologiques qui l'enveloppent, comme si elle marchait ou nageait au milieu des vagues."
Nous découvrons ensuite une démonstration bien intéressante puisque nous voyons la machine fonctionner
Métier NOËL du nom de son constructeur.
Métier d'échantillonnage JOHNSON
La démonstration terminée, une dame nous accueille pour nous décrire toutes les étapes de la fabrication de la dentelle et donc par conséquence le travail d'une quarantaine de métiers différents.
LES DIFFERENTES ETAPES DE LA FABRICATION DE LA DENTELLE DE CALAIS :
1 - La création.
Cette première phase regroupe l'esquisse, le dessin et la mise en carte. Le travail de l'artiste esquisseur doit être interprété par le dessinateur afin de passer du trait de crayon à la mise en carte des motifs, un transfert complexe. Alain Beurey a créé une esquisse pour observer les éléments constitutifs de la future dentelle, de la préparation des fils au fonctionnement du métier et aux délicates finitions
2 - De l'esquisse au pointage
En général, l'esquisse est réalisée au crayon sur un carnet, puis transférée sur
une feuille blanche et assemblée pour former l'ensemble d'une dentelle. L'esquisseur s'assure de la faisabilité du motif. Il s'agit d'un travail créatif. Le dessinateur assure la partie technique de la création. Il contrôle la faisabilité de l'esquisse et la traduit en dessin réalisable par système jacquard. Il suit la mise en cartes, établit le barème (carte génétique de la dentelle) et une pancarte, guide pour le tulliste.
Le pointage enregistre la position de chaque fil et la transmet en chiffres. Ces étapes sont depuis une décennie informatisées (CAO: conception assistée par ordinateur).
3 - Perçage et laçage
Le perceur prépare des bandes de cartons avec son massicot et les perfore à partir du barème. Sur le cadre du piano à percer, il fixe son barème ainsi qu'un carton compteur et suit la lecture de droite à gauche. Le perçage s'effectue des deux mains. Les cartons sont vérifiés et corrigés (rebouchés à la colle et repercés à la becquette à main). Le laceur de cartons assemble ensuite une série complète de cartons, et à l'aide d'une aiguille de matelassier, il lace la ganse pour rendre l'ensemble solidaire. Cette étape s'est mécanisée, les cartons peuvent être noués par une machine à lacer, dérivée de la machine à coudre. Le perçage peut également se faire par une machine automatisée.
4 - La préparation
Plusieurs techniques et gestes se succèdent. Les uns conditionnent les fils et approvisionnent le métier Leavers, d'autres effectuent les derniers réglages mécaniques. Ainsi, interviennent le wappeur et l'ourdisseur qui confectionnent respectivement les rouleaux et les chaînes. Parallèlement, le metteur en œuvre, aidé parfois du mécanicien, assure l'entretien de la machine. L'extirpeuse enlève le fil des bobines, puis les donne à la wheeleuse qui les remplit par séries avant de les remettre au presseur de bobines. Celui-ci leur donne une épaisseur commune, puis les apporte au remonteur qui les installe dans les chariots. Le passeur de chaîne monte chacun des 15 000 fils des rouleaux et des chaînes dans le Leavers tandis que le tulliste place le jeu de 5 000 bobines à l'intérieur du métier
5 - Extirpage
L'extirpeuse prépare les bobines vides pour le wheelage. Elle enlève le fil resté au fond des bobines grâce au moulin et les vérifie. Pour éliminer les derniers fils, on utilise "la souffleuse" qui les enlève par force centrifuge. Elle monte ensuite le cantre, assure le passage des fils dans les peignes et la tension des fils. Elle remplit les tambours pour le wheelage. Les tambours, à l'origine, étaient en bois; l'utilisation actuelle des matières synthétiques nécessite une structure métal, pour donner une tension plus uniforme à l'enroulage. Au début du siècle, l'extirpeuse travaillait à partir de fils conditionnés en écheveaux et non sur des cônes; elle devait alors enrouler ces fils sur des bobines en bois.
6 - Wheelage
La wheeleuse enroule une centaine de mètres de fil (titrage 200 à 300 décitex) sur une série de 80 à 300 bobines. Elle travaille sur sa table avec son clou (tige métallique) et ses ciseaux. Elle maintient le tambour avec sa jambe, prend le paquet de bobines qu'elle place sur l'arbre moteur, positionne chaque fil dans la gorge des bobines, contrôle le remplissage à l'aide d'une roue dentelée. Il faut environ 5 000 bobines par métier. Certains fabricants utilisent actuellement un automate programmable assisté de l'ouvrière.
7 - Pressage
Le presseur recueille les bobines pleines que lui donne la wheeleuse. Les 5 000 bobines utiles au métier sont soumises au pressage entre 70 et 250 bars afin de leur donner les mêmes propriétés et ainsi assurer la régularité de l'ensemble. Pour la stabilité du pressage, l'ouvrier les place dans un four chauffé à 100 degrés durant 15 à 30 minutes puis refroidit les bobines à l'air ambiant ou avec un ventilateur. Elles sont ensuite triées et disposées sur une planche à clous et apportées à la table des remonteurs.
8 - Ourdissage et wappage
L'ourdisseur intervient dans l'industrie textile en général et sur les métiers à tulle en particulier. Il prépare la chaîne si nécessaire. Le wappeur est incontournable pour réaliser la dentelle de type Leavers. Il intervient pour préparer le réseau (le fond), les fils de guimpe et les brodeurs. Le wappeur commence par monter des cônes de fil sur le cantre. Puis il nettoie et prépare deux rouleaux (mâle et femelle) qu'il enroule en prenant soin de vérifier la tension et la régularité des fils. Il doit donc s'adapter au dessin, prévoir le passage de chaque fil selon sa fonction dans le motif fils de guimpe ou brodeurs, sélectionner des fils écrus selon la couleur définie après la teinture. La profession a peu évolué, à l'exception de la maîtrise de matières nouvelles comme le polyamide, le polyester, la viscose qui ont des qualités spécifiques et supposent des connaissances à actualiser.
10 - La fabrication
Plusieurs équipes se succèdent pour préparer la production. Pour le bon fonctionnement de la machine, il y a intervention du metteur en œuvre et du mécanicien. Pour les fils: les passeurs de chaîne montent les quelque 15 000 fils nécessaires.
Le remonteur équipe les bobines de chariots qu'il confie au tulliste. Celui-ci effectue les derniers réglages et met le Leavers en route. Ce métier, de marque Quillet, est monté en laize et en galon pour réaliser la création «rose n°52946» qui met en évidence : le réseau, les fils de guimpes, les fils brodeurs.
La nature des fils a été choisie en fonction des couleurs souhaitées après teinture.
11 - Les finitions
De multiples étapes se succèdent entre les visiteuses qui contrôlent la qualité de fabrication et les raccommodeuses qui réparent les défauts. D'autres ouvrières assurent les dernières opérations : l'effileuse, l'écailleuse, la découpeuse, puis une deuxième visite ainsi qu'un raccommodage sont effectués pour garantir la perfection de ce tissu. Les phases de teinture et d'ennoblissement par rebrodage interviennent également.
12 - Visitage
La visiteuse effectue un premier contrôle de la pièce de dentelle au tombé du métier sur un tableau de visitage. Elle marque les défauts, les accrocs d'un coup de craie que la raccommodeuse reprendra à la machine ou à la main. Dans certaines entreprises, le visitage se fait sur les genoux ou bien en même temps que le raccommodage. Une deuxième visite est effectuée après le dégraphitage et la teinture s'il y a lieu. Les défauts sont de nouveau repérés, les dimensions et la qualité vérifiées. Cette activité souvent effectuée à domicile est maintenant intégrée à l'entreprise ou réalisée dans un atelier spécialisé. Seules les pièces Leavers sont visitées avant et après la teinture.
13 - Raccommodage
La raccommodeuse répare les accrocs laissés sur la dentelle. Les défauts sont repris à l'aiguille pour "la robe" ou sur une machine à coudre pour les galons. Le plus souvent, il s'agit d'erreurs de réglage de mises en cartes, de passage ou de casse de fils. Les fils utilisés ont le même titrage que pour le tissage au Leavers. Un deuxième raccommodage reprend les défauts survenus lors de l'apprêtage et de la teinture. Ces travaux s'effectuaient autrefois souvent à domicile, néanmoins aujourd'hui, les grandes entreprises ont leur unité de raccommodage mais il existe également des ateliers spécialisés.
14 - Teinture
Diverses opérations complètent la finition des pièces de dentelle. On procède au lavage ou bien au dégraphitage, car au tombé du métier, le tissu est gris et gras. Les parties mécaniques du métier sont souvent lubrifiées avec de l'huile et surtout avec du graphite appelé «mine de plomb». On effectue ensuite le préformage sur une rame semi-automatique à cadre mobile pour normaliser la pièce. L'ennoblissement de la dentelle commence par sa teinture. Du blanc au tricolore, cette étape suppose le savoir-faire du teinturier et les échanges avec les fabricants de dentelle. Pour le blanchiment, il existe plusieurs nuances de blanc, qui vont du blanc bleuté au blanc nacré. Chaque corsetier a l'exclusivité de son «blanc » ! L'évolution des matières rend possible la teinture des dentelles en trois couleurs différentes, parfois dans un même bain. Cette maîtrise des couleurs et de la chimie a permis de nombreuses évolutions. Les recherches en cours sont très attractives et renouvellent sans cesse la créativité. Enfin, la dentelle est apprêtée dans des cuves par foulardage et exprimage pour lui donner une tenue et un toucher agréables.
15 - Rebrodage
Il existe plusieurs procédés pour rebroder la dentelle. Avec la machine Cornelly, la rebrodeuse rehausse les motifs d'après une carte. Elle applique des matières comme les cordonnets, des soutaches, des paillettes, des perles. Le travail est exécuté à l'endroit sur une dentelle fortement apprêtée. Sur la machine Beyroux, la rebrodeuse rehausse les motifs en les soulignant d'un fin ruban. À l'aide d'une poignée tenant le bras brodeur, elle trace le dessin à reproduire. La dentelle est posée à l'envers. La broderie Lunéville s'effectue manuellement sur un simple cadre et permet des variations de décors à l'infini.
16 - Pliage
Les laizes sont pliées sur une table de visitage. Les bandes, les entre-deux et galons sont pliés ou remontés après avoir été mesurés. Autrefois, les bandes pour les échantillons, d'une longueur variable, étaient pliées sur des cartes au moyen d'un moulin. Remplies, elles étaient mises sous presse pour supprimer le gonflant. Aujourd'hui, un moulin électrique facilite l'enroulement.
Texte : Cité de la Dentelle et de la Mode, Calais.

Les outils de la création.
De l'esquisse au pointage.
De l'esquisse au pointage.
De l'esquisse au pointage.
Ensuite, nous découvrons l'exposition permanente.
Au temps de la dentelle à la main
Bien avant d'être réalisée mécaniquement, la dentelle est le fruit d'un long et minutieux travail manuel. À l'aide d'une aiguille ou bien de fuseaux, les dentellières créent, dès le milieu du XVIe siècle, un entrelacs arachnéen de fils, jouant des pleins et des vides, destiné à servir le jeu des apparences hautement symbolique de classes privilégiées. S'opposent alors luxe des uns et labeur des autres. Inégalée pendant près de trois siècles, la dentelle à la main, véritable prouesse technique, dont la production est très tôt organisée et rationalisée, devra affronter, au XIXe siècle, la timide puis convaincante concurrence de la machine.
Texte : Cité de la Dentelle et de la Mode, Calais.
Paire de barbes, vers 1760
Dentelle aux fuseaux à fils continus, type Malines.
Châle, seconde moitié du XIX ème siècle
Dentelle aux fuseaux à pièces rapportées, type application coton.





Le costume de la Courguinoise
Il s'agit d'un costume d'apparat porté autrefois par les matelotes qui habitaient le quartier du Courgain à Calais. La version composée d'une robe en soie ou brochée, de couleurs différentes à corsage cintré, jupe longue, tablier et châle brodé à longues franges, est celle portée à la fin du 19º siècle, immortalisée sur les photographies et cartes postales de l'époque. Ce costume, avec de légères modifications, est également porté par les matelotes d'autres villes du littoral, notamment à Boulogne-sur-Mer et à Le Portel.
On y associe la coiffe nommée « soleil » au bord tuyauté en dentelle de Calais, des mitaines noires et de nombreux bijoux en or. L'ensemble des bijoux, appelé la mise, est souvent transmis de génération en génération, unique richesse pouvant être étalée au grand jour lors des cérémonies organisées dans le quartier et surtout, porté le jour du mariage.
L'auréole de la coiffe "soleil" requiert deux mètres de dentelle sur 15 à 18 centimètres de haut. Cette dernière, nécessairement en dentelle, est enraidie par amidonnage avant d'être finement ondulée au fer à tuyauter. Afin de protéger le blanc immaculé de la coiffe, on porte un fond de bonnet à même la tête avant d'enfiler le "soleil". Celui-ci est porté incliné en avant ou en arrière, selon les modes.
Le port de ce costume, identificateur d'un quartier et d'un peuple réuni autour du métier de la pêche, décline à partir de la Première Guerre mondiale. A la fin des années 1930, seules quelques femmes, souvent les plus âgées, le portent encore lors des festivités importantes du quartier.
Origine du texte : la Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais.



Robe à crinoline, vers 1865.
Gros de Tours de soie moré, détails de passementerie, jais et velours, dentelle à l'aiguille type point de gaze.
Nous quittons la Cité de la Dentelle et de la Mode pour rejoindre la digue, voir le dragon déambuler.
Fresque de Street Art près de l'Hôtel de Ville, il exprime sa surprise et son émerveillement à la vue des jardins, des arbustes, fleurs agréablement disposées, décor à l'occasion des JO 2024 en France !
Bassin du Paradis
Une échancrure formée au premier millénaire de notre ère, au débouché de la rivière de Guînes, donne naissance à un port où se regroupèrent marins et pêcheurs. Désenvasé sous l'occupation anglaise en 1397, il est approfondi, agrandi et modernisé au cours des siècles. Le bassin du Paradis, qui abrita jusqu'à cent bateaux, est un vestige des anciennes installations. Son activité périclita à partir de 1900. Désormais, une vingtaine de bateaux maintient la tradition, des pêcheurs et plaisanciers surtout, que ne rebute pas son assèchement à marée basse. A l'extrémité du quai d'Angoulême, un Calvaire du marin a été érigé en 1988 avec du bois provenant de la jetée Est.

Monument de Brazy
Créé en 1923 lors des fêtes de la Rose, le square du fort Risban a vu sa superficie réduite de moitié après guerre pour l'aménagement du rond-point. En 1929, une stèle a été inaugurée dans le jardin. Le buste en bronze est l'œuvre du sculpteur Wagener. Maître - mécanicien aviateur, Gilbert Brazy disparut dans l'Arctique en 1928 avec l'explorateur norvégien Roald Amundsen et l'équipage de l'hydravion "Latham 47", en recherchant les survivants de l'expédition du général Nobile, partie à la conquête du pôle Nord. Les rescapés furent sauvés par un brise-glace, danois et le mystère de la disparition du "Latham 47" n'a jamais été éclairci
Monument de Brazy et une partie des enceintes du Fort Risban.
Les Anglais firent ériger une tour après la prise de Calais (1347), sur ce qui était un banc de sable.
Evoluant au fil des siècles, le fort Risban a toujours gardé son rôle de «gardien» de l’accès au port. Depuis son ancien chemin de ronde on a une vue d’ensemble sur le port et le quartier du Courgain maritime.
Les thèmes pour renouveler la visite à Calais pourraient être :
Fortifications de Calais
Calais et espaces fortifiés
Le dragon de Calais, immobile à notre arrivée, il se réveille doucement...
Pour avoir des renseignements, ouvrez le lien en bleu ci-dessous :
Je n'ai pas été assez rapide pour photographier la flamme !
Nous quittons pour rejoindre notre jolie région airoise....